Jr 33, 14-16 ; ps 24 ; 1Th 3,12-4,2 ; Lc 21, 25-28.34-36
homélie du 1er dimanche de l’Avent, année C
Par l’abbé Gaël de Breuvand, retranscription d’une prédication orale.
Voilà un jour de joie, puisque nous sommes dimanche ; vous les avez entendus, ces textes, en première lecture, ne sont pas très ‘folichons’. Et pourtant, c’est une bonne nouvelle qui nous est annoncée là ! Reprenons les textes dans l’ordre, avec celui de Jérémie, qui nous annonce la naissance d’un germe à Israël, un germe de David, autrement dit il nous annonce l’arrivée d’un roi, qui sera un bon roi. Et quand Jérémie parle, nous sommes à un moment où Jérusalem est quasiment détruite, un moment où il n‘y a plus de roi en Israël, et si le temple est encore debout, ce n’est plus pour très longtemps.
I – Jésus est venu
À l’époque de Jérémie – on est en 580-590 avant JC – ils attendent la venue d’un Messie, d’un nouveau roi, un roi qui nous permettra d’avoir la justice, la paix ; or, vous le connaissez, ce roi, il est venu 590 ans plus tard : ce roi, c’est Jésus. Cela tombe bien, nous entrons dans l’« Avent », qui signifie « l’avènement », « la venue ». Et nous lisons Jérémie qui attend la venue d’un grand roi, d’un Messie, qui n’est autre que Jésus. Nous sommes dans l’Avent, 3 semaines et demie nous séparent de la naissance du Sauveur, nous allons fêter ce jour où le Messie est venu dans le monde. Mettons-nous dans les mêmes dispositions de cœur que Jérémie, Isaïe, tous les prophètes, tous ceux qui attendaient que le Messie vienne.
II – Il vient aujourd’hui
La Deuxième Lecture, vous l’avez entendue, c’est la Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens. Aux chrétiens de Thessalonique, saint Paul dit : Jésus est venu ; mais nous sommes toujours dans l’attente. Qu’attendons-nous ? Que Jésus s’installe vraiment dans nos cœurs ! C’est notre attente d’aujourd’hui : nous attendons, aujourd’hui, que Jésus vienne s’installer dans nos cœurs. En réalité, Il est déjà là, Il frappe à la porte. Celui qui attend, ce n’est pas nous, c’est Lui qui attend que nous lui ouvrions la porte ! C’est la deuxième venue du Seigneur, dans nos cœurs, aujourd’hui. Dans quelques instants, par l’Eucharistie, Jésus va s’installer dans nos cœurs, dans celui de Delphine, dans quelques semaines, dans quelques mois, vous aurez Jésus-Eucharistie qui viendra s’installer en vous. Mais en attendant Jésus peut déjà s‘installer, il suffit de Lui ouvrir la porte. Comment faire ? Prendre le temps de la prière, venir à la messe régulièrement, vivre les sacrements, découvrir le sacrement de réconciliation, la confession, tout cela est normal !
Mais cela ne suffit pas : il s’agit également d’avoir une vie qui corresponde au projet de Dieu pour nous. On l’a vu il y a quelques instants avec les parents des enfants qui préparent leur première communion : Dieu nous aime, et Il veut pour nous la plus grande joie et le plus grand bonheur, et Il nous invite sur un chemin de bonheur et de joie. Mais, nous, nous préférons naturellement notre chemin à celui proposé par Dieu… Et mon chemin est souvent un chemin d’égoïsme, de paresse, de convoitise…
C’est pour cela que Jésus vient dans nos vies, et que saint Paul dit : « vous avez appris comment vivre pour plaire à Dieu, mais il faut faire de nouveaux progrès ! » On n’a jamais fini de progresser pour plaire à Dieu, pour avoir une vie qui corresponde à ce que nous sommes appelés à être. Nous l’avons vu ce matin, Dieu a créé l’homme à Son image et Il nous envoie sur le chemin de la ressemblance. Il faut que nous ressemblions à Dieu. C’est pour cela que l’on communie. Tout à l’heure, ou dans quelques semaines, ou mois, quand nous allons communier, le cœur de Jésus, le corps de Jésus, le visage de Jésus, va venir se marquer en nous ; et l’objectif est que nous ressemblions à Jésus, que nous vivions comme Lui, que nous aimions comme Lui.
On attend Jésus qui vient comme Messie, et c’est déjà arrivé, c’était le passé ; on attend Jésus qui vient aujourd’hui ; et, là, cela dépend de nous, il faut que nous ouvrions nos cœurs, que nous ajustions nos vies au projet de Dieu ; et, enfin, c’était l’évangile, nous attendons Jésus qui vient.
III – Jésus viendra
Nous le chantons à chaque messe : « Il est grand le mystère de la foi, nous annonçons Ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons Ta résurrection, nous attendons Ta venue dans la Gloire ». Nous attendons Ta venue dans la Gloire : nous attendons que Jésus vienne. Et quand nous sommes dans l’Avent, nous sommes dans cette attente.
Mais nous n’attendons pas en mode : ‘un jour Il va peut-être venir’. Non, nous attendons impatiemment notre meilleur ami, Celui qui nous aime vraiment et Celui que nous voulons aimer, Il vient. Et vivement qu’Il arrive ! D’ailleurs, cela fait un peu longtemps que nous L’attendons : Il nous parle, Il nous annonce qu’Il va venir dans la Gloire, et nous dit : « cela vient bientôt ».
Mais… le « bientôt » de Jésus n’a visiblement pas la même définition que le nôtre. Pour nous « bientôt » c’est tout à l’heure, ou demain. Il semble que pour Jésus, 2000 ans après, ce soit encore « bientôt ». Tout est relatif ! C’est saint Pierre qui nous dit que, pour Dieu, mille ans et un jour c’est la même chose, car Dieu est toujours au présent. Mais Dieu veut que nous soyons sauvés, que nous Le reconnaissions et que nous entrions dans Sa joie, et c’est sans doute pour cela qu’Il attend, afin que le plus grand nombre de personnes se convertissent.
Ce jour où le Christ viendra dans la Gloire, on dit que c’est la fin du monde. Nous sommes toujours un peu inquiets à l’idée de fin du monde, d’autant plus que la description qu’en fait Jésus, ce n’est pas glorieux… La description qu’Il en fait ressemble à nos temps d’aujourd’hui : guerre, famine, la haine, les problèmes climatiques… C’est très violent. Mais ne vous inquiétez pas, en 1940 et en 1870, ils pensaient la même chose ! Et de même en 1340 pendant la Peste Noire. Les événements catastrophiques ne sont pas anormaux, c’est presque normal, comme la guerre. Le jour où le Christ viendra, il y aura cette situation ‘normale’, et c’est Jésus qui vient dans la Gloire pour remettre toute chose en ordre. Et ce jour-là sera le plus beau jour de notre vie. Parce que nous verrons Dieu face à face, nous Le rencontrerons et nous pourrons L’aimer et nous ferons ce pour quoi nous sommes faits.
En conclusion, nous entrons dans l’Avent pour quatre semaines et, par trois fois, nous attendons Jésus qui vient comme Messie : Il est venu et c’est Noël que nous allons fêter. Nous attendons que Jésus vienne dans nos cœurs, aujourd’hui et maintenant, mais, en réalité, c’est Jésus qui nous attend et, enfin, nous attendons que Jésus vienne dans la Gloire, et ce jour-là, ce sera le plus beau jour de notre vie. Nous nous retrouverons tous, ceux qui sont morts, ceux qui sont vivants, nous nous retrouverons, et ensemble nous pourrons faire ce pour quoi nous sommes faits : aimer et nous laisser aimer !