La fin du monde est une bonne nouvelle !

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Dn 12,1-3 ; ps 15 ; He 10,11-14.18 ; Mc 13,24-32
homélie du 33e dimanche de TO, B.
Par l’abbé Gaël de Breuvand. Ce texte est la transcription d’une prédication orale. Titres et sous-titres sont ajoutés ensuite

dimanche 17 novembre 2024, à Chassieu,
par l’abbé Gaël de Breuvand

I – La fin du monde est une bonne nouvelle

« En ces jours-là, après une grande détresse, le ciel s’obscurcira et la lune ne donne plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel. » C’était Jésus autour de l’an 32-33, peu avant Sa condamnation, Son procès, Sa Passion, Sa mise à mort. Bien avant, Daniel écrivait : « En ce temps-là ce sera un jour de détresse comme il n’y en a jamais eu », et on entend bien que cela évoque la fin du monde. Lorsque Daniel parle, nous sommes dans les années 160 avant J.-C., c’est l’époque d’une grande persécution, le roi grec de l’époque est très agressif envers ceux qui croient au vrai Dieu. Nous sommes dans une ambiance de fin du monde et ce n’est pas pour rien que cela nous est donné en fin d’année. Mais la fin du monde, on n’a pas envie qu’elle advienne.

Mais c’est parce que nous ne savons pas bien lire, nous ne lisons pas les textes en entier, nous restons percutés pas ces paroles, un peu menaçantes, et nous n’entendons pas la suite : « En ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui seront inscrits dans ce Livre, nous serons délivrés ce jour-là. » et plus précisément Jésus affirme « Alors on verra le Fils de l’Homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire, Il enverra les anges rassembler les élus des quatre coins du monde. » La fin du monde est une bonne nouvelle ! C’est la victoire du Christ, de l’Amour, qui est annoncée.

II- Dieu lui-même mène le combat dans nos cœurs

Vous le savez bien c’est dans nos cœurs, c’est vrai dans les temps passés, et ce sera vrai demain aussi : pour qu’il y ait une victoire de l’amour, il faut qu’il y ait un combat et celui-ci se passe par là, dans nos cœurs. Il y a un combat à mener contre le péché, contre le Mal et nous ne savons pas faire. Si nous nous appuyons sur nos propres forces, nous sommes sûrs de perdre à tous les coups et, dans ce cas, la fin du monde ne sera pas une bonne nouvelle. Mais le Christ est venu et Il nous a envoyé son Esprit-Saint, que nous avons reçu au jour de notre baptême, qui a été déployé en nous par notre confirmation, que nous avons reçu à chaque fois que nous vivons le sacrement de réconciliation, à chaque fois que nous communions, lorsque nous nous sommes mariés, lorsque nous recevons le sacrement du pardon, etc. Ce jour-là, l’Esprit Saint nous a été donné. Et l’œuvre principale de l’Esprit Saint c’est de faire le tri en nous. Ce qui est bon, vrai, beau, amour, eh bien, Il l’élève et Il en fait quelque chose de « plus » bon, de « plus » beau, de « plus » amour.

Et puis, ce qui est mauvais dans notre cœur – regardons au fond de notre cœur, nous savons que ce n’est pas toujours brillant – le Seigneur, Son Esprit Saint fait le tri et Il le brûlera. Et notre combat est bien moins difficile car c’est Dieu qui le mène Lui-même dans nos cœurs. Notre combat est que nous avons à nous laisser brûler par l’Esprit Saint. Nous y trouverons notre joie. C’était la prière d’ouverture : « Seigneur que nous trouvions notre joie dans notre fidélité. » Nous avons été accueillis en enfants de Dieu, sachons aimer Dieu comme un enfant. Laissons-nous aimer, Il est Père, laissons-nous aimer en retour, aujourd’hui, demain, et après-demain… Et après cela, comme tous les enfants, il y a des moments où l’on va passer à côté mais nous ne nous lasserons pas de revenir vers notre Père pour accueillir le don de Son amour. Aujourd’hui, vous le savez, les paroles de Jésus s’appliquent là maintenant, parce que, oui, la Terre est dans une grande détresse. Rassurez-vous, il y a eu des grandes détresses avant et il y en aura d’autres après. Nous ne savons ni le jour ni l’heure… Peut-être que, demain, le Seigneur viendra ; ce sera le meilleur jour de notre vie. Vous pouvez répéter encore « Ce sera le meilleur jour de notre vie », parce que, ce jour-là, nous verrons Dieu face à face, nous accomplirons, grâce au Christ, ce pour quoi nous sommes faits.

III – S’offrir au Père, c’est cela être chrétien

En attendant, nous avons une mission et c’est un peu la Deuxième Lecture qui nous la donne. Dans cette lettre aux Hébreux, l’auteur explique à des Juifs, qui sont un peu tristes parce que le temple a été détruit, que ce qu’on faisait au temple, c’était une annonce de la réalité. Ce qu’on faisait au temple, ce n’était pas très efficace en soi car la seule réalité qui nous sauve vraiment, la seule offrande qui marche, la seule offrande qui nous emmène contre le cœur du Père c’est celle de Jésus. Celui-ci, en mourant et en ressuscitant, s’offre au Père, et nous avons reçu l’Esprit Saint. Pour quoi faire ? Pour que nous soyons unis à Lui, « par Lui, avec Lui et en Lui » et que par Lui, avec Lui et en Lui, nous soyons nous aussi capables de nous offrir au Père, dans un don d’amour. Comme une épouse se donne à son époux, comme un époux se donne à son épouse, je Te reçois, Seigneur, et je me donne à Toi, et dans cet acte d’offrande, nous y intégrerons tous ceux que nous aimons, c’est pour cela que la messe ne cesse d’intercéder : nous prions tout le temps pour plein de gens, on prie pour des intentions particulières et nous rendons grâce tout spécialement pour une intention, mais nous prions également pour nos défunts. La messe prie aussi dans les textes qui ne changent jamais, on n’arrête pas de prier…

Et, par cette prière, par la Grâce de Dieu, nous entraînons toute notre humanité dans cette offrande. Tous nos frères et sœurs, même ceux qui ne connaissent pas Dieu, sont entraînés dans cette offrande-là. Alors vivons en chrétiens – parce que c’est cela vivre en chrétien – : offrons-nous au Père, par Jésus, en Jésus, avec Jésus. Et, dans cette offrande, emmenons avec nous le monde entier.