Homélie du 25e dimanche de Temps Ordinaire,
dimanche 22 septembre 2024,
par l’abbé Gaël de Breuvand,
en présence des jeunes du groupes SGDF Bernard Perrin
I – Jésus sauveur
Le petit passage d’Évangile que l’on vient d’entendre est assez intéressant. Nous venons de passer la moitié de l’Évangile et (on a entendu dimanche dernier que) maintenant les disciples ont compris que Jésus n’est pas simplement un bon parleur, quelqu’un qui a de l’éloquence, mais qu’Il est vraiment un envoyé de Dieu : Jésus est le Christ, Il est le Messie, autrement dit, quelqu’un que Dieu avait promis d’envoyer. Il avait promis d’envoyer un Messie qui serait un sauveur. Les disciples ont compris que Jésus est le Messie et donc qu’Il est un Sauveur.
Vous, lorsque l’on vous propose d’avoir un Sauveur, comment est-ce que vous comprenez cela ? Moi je crois, dans un coin de ma tête, que Superman va venir me protéger. Et le problème c’est que les disciples le croient aussi ! Ils se disent puisque Jésus est un Sauveur, Il est le plus puissant, et comme en ce moment c’est un peu compliqué car il y a les Romains qui occupent notre pays, eh bien Jésus va prendre la place d’un roi, organiser des armées, et mettre les Romains dehors. Le problème c’est quand Jésus dit « Je suis le Christ », Je suis le Messie, Je suis un Sauveur, Il ne nous dit pas tout à fait cela. Après avoir révélé qu’Il est le Christ, Il explique à Ses disciples que Lui, Jésus, « allait être persécuté, qu’Il allait souffrir et qu’on allait le mettre à mort ». Pensez-vous que les disciples sont très contents d’entendre cela ? Non, pas vraiment. Ils espèrent que Jésus sera Superman et ils n’ont pas envie que Jésus meure sur une croix, et même s’Il leur a dit qu’Il allait ressusciter, ils ne le comprennent pas. Vous imaginez, vous ? Quelqu’un qui est réellement mort et qui revient à la vie, cela ne semble pas possible. Alors Jésus explique cela mais les disciples ne veulent pas y croire, ils préfèrent tellement que Jésus soit Superman surtout qu’ils L’ont vu faire des choses étonnantes : rendre la vue à un aveugle, faire entendre un sourd, faire marcher un paralysé.
II – le serviteur de tous
Et voilà que Jésus et les disciples arrivent à Capharnaüm, et on sait que, là-bas, il y a la maison de Pierre, le premier disciple. Une fois à la maison, qui est devenue celle de Jésus, Celui-ci leur pose la question : alors, « de quoi parliez-vous ? » Les disciples ont un peu honte, car, en chemin, entre eux, ils avaient discuté pour savoir qui était le plus grand. Autrement dit, qui aurait la place du Premier Ministre ? C’est d’actualité… Si Jésus est le Sauveur, si Jésus est Superman, Il va avoir besoin d’un bon adjoint et ce sera moi ; c’est ce qu’a dit Pierre, puis André, Jacques, etc. Tous ont voulu savoir qui serait le premier. Et lorsque Jésus pose la question, ils sont un peu gênés quand même… Jésus veut leur donner une leçon : « Si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit le dernier de tous, qu’il soit le serviteur de tous. » C’est l’inverse ! Cela tombe bien parce que cette parole-là « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous », je crois que cela fait partie de l’intuition même de ceux qui ont fondé le scoutisme. Baden Powell, le père Sevin et d’autres avec eux, quand ils ont réfléchi à comment former des femmes et des hommes équilibrés qui se sentent bien dans leurs peaux, ils se sont basés sur cette parole de Jésus.
C’est ce que vous faites, en vivant le scoutisme vous essayez d’apprendre à vivre, et les adultes qui sont là autour de vous sont là pour vous transmettre cet art de vivre. Et quelle est la clé ? C’est que pour vivre, il faut aimer. Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce : je me sens bien, je veux toujours être avec toi ? Ce n’est pas tout à fait cela, aimer. C’est reconnaître que l’autre, celui qui est là près de moi, cela peut-être un scout, une guide, un louveteau, un farfadet, un compagnon, l’autre est plus important que moi et il faut que je me mette à son service. Je pense que la majorité d’entre vous a fait des camps cet été, et vous avez essayé de le mettre en œuvre, être au service les uns des autres, et vous avez vu les chefs se mettre à votre service et ce qu’il faut faire. Parce que se mettre au service des autres, c’est travailler à leur joie et leur bonheur, c’est les aimer.
III – Pour trouver la joie, s’appuyer sur Jésus
C’est ce pour quoi nous sommes faits, c’est ce qui donne la vraie joie et le vrai bonheur. Quand on donne de la joie aux autres, nous trouvons nous-mêmes la joie. Parfois ce n’est pas facile, on n’a pas envie, parfois celui qui est là, on ne l’aime pas beaucoup, on n’a pas d’atomes-crochus, on le trouve même insupportable pourtant il s‘agit de l’aimer quand même. Les parents font ça souvent… Vous avez des enfants et vous les aimez, même quand ils sont insupportables, vous avez des maris, des épouses, il s’agit de s’aimer toujours à la manière de Dieu, à la manière de Jésus, parce que c’est Lui qui nous montre le chemin. C’est en donnant Sa vie pour nous qu’Il nous a aimés. Et nous sommes invités à faire la même chose mais avec ceux qui sont autour de nous, jusqu’à donner notre vie pour eux. Ce n’est pas forcément sur une grande croix mais c’est dans les petits efforts du quotidien pour être au service des autres. Il s’agit d’être des donneurs de joie, j’aime bien cette expression. Soyez des donneurs de joie, c’est l’appel que Jésus nous fait. Alors être des donneurs de joie, toujours, est-ce facile ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce facile d’être des serviteurs de tous ceux qui sont autour de nous ? Non, ce n’est pas facile et c’est pour cela que Jésus nous promet d’être avec nous toujours.
Il y a 2000 ans, Il est monté au ciel et a disparu à nos yeux mais Il nous a promis qu’Il était tous les jours avec nous. Alors comment est-ce qu’on fait pour le rencontrer ? On prend du temps pour la prière, on fait silence, on se met à Son écoute, et on Lui parle. Puis on peut venir à la messe, un bon moyen pour rencontrer Jésus qui est là. Dans quelques instants, je vais prendre un petit morceau de pain et je vais dire la parole de Jésus sur ce pain « Ceci est mon corps » et, à ce moment-là, quelque chose d’étonnant arrive, ce n’est plus un morceau de pain mais c’est le Christ. Et nous allons manger ce corps du Christ, nous ne serons pas cannibales, mais c’est vraiment Jésus qui sera là pour nous donner de la force, pour nous remplir de joie pour que nous puissions donner la joie aux autres.
Aujourd’hui, nous voulons accueillir Dieu dans nos vies, nous voulons nous laisser remplir de Sa parole nous voulons nous mettre au service de Sa parole pour aimer, parce que c’est la seule chose qui compte et c’est le seul moyen d’être heureux.