Is 35, 4-7a, ps 144 ; Jc 2,1-5 ; Mc 7, 31-37 ;
homélie du dimanche 8 septembre 2024, 23e dimanche de TO, année B,
par l’abbé Gaël de Breuvand, à l’occasion de la bénédiction des cartables
Est-ce que vous avez bien écouté ce qui a été lu ? À moitié ? Dans la Première Lecture nous avons eu une parole un petit peu étonnante. Vous avez déjà entendu parler de Dieu, on vous a déjà dit que Dieu était amour ? Oui, on vous l’a déjà dit ! Dieu nous aime, c’est la grande bonne nouvelle des chrétiens.
Il n’y a que les chrétiens qui affirment que Dieu est amour, que, quoi que je fasse Dieu m’aime. Il n’y a jamais un moment où Dieu va dire : il y en a marre, je ne t’aime plus. Ce n’est pas possible, Dieu nous aime toujours. Il n’aime pas toujours ce qu’on fait, quand on fait des bêtises, quand on veut du mal, etc. Il n’aime pas cela, mais Il nous aime quand même. C’est la bonne nouvelle, et dans le texte que l’on a entendu, on commence par « N’ayez pas peur, soyez forts, le Seigneur vient ». « C’est la vengeance de Dieu qui vient. »
Cela vous est-il déjà arrivé de vous venger ? Jamais ! Ce n’est pas bien de se venger… Quand je me venge, c’est que l’on m’a fait du mal et j’essaie d’en faire en retour. C’est cela la vengeance, et ce n’est pas bien, ce n’est pas bon, cela ne nous aide pas à trouver la joie, ni donner de la joie à l’autre. Et on dit que Dieu Lui aussi veut se venger ? C’est bizarre, car, lorsqu’on se venge, c’est lorsque l’on n’aime plus trop… Et là Il veut se venger : ça voudrait-il dire qu’Il s’arrête d’aimer ? Écoutons la suite ! Comment est-ce que Dieu fait pour se venger ? « Il vient et Il va vous sauver. » Voilà comment Dieu va se venger, c’est étonnant, tout de même ! C’est comme si quelqu’un te faisait du mal et, pour te venger, tu allais lui faire du bien. La bonne façon de se venger, c’est de faire comme Dieu. On a la liste des choses merveilleuses qui s’accomplissent quand Dieu se venge. Alors, « se dessilleront les yeux des aveugles – ils se mettent à voir – s’ouvriront les oreilles des sourds – ils se mettent à entendre – alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie ! » C’est le jour de la vengeance de Dieu, c’est lorsque tout cela s’accomplit.
Et vous avez entendu ce qu’il se passe dans l’évangile : qu’est-ce qu’a fait Jésus ? Il a beaucoup parlé, prêché, en Terre Sainte, sur la terre des Juifs, et puis, depuis un chapitre, Il en est sorti. Il est allé dans la terre des païens, ceux qui ne sont pas Juifs, ceux qui ne connaissent pas Dieu. Et sur ce territoire, les gens se sont rendu compte que Jésus était un peu spécial et capable de guérir les gens. Alors ils sont venus avec quelqu’un qui était sourd et qui avait du mal à parler, qui était muet. Et que fait Jésus ? Il a emmené cet homme à l’écart, Il a mis les doigts dans ses oreilles, Il a pris de la salive et l’a mise sur sa bouche, il a fait une chose très importante, Il a soupiré et a dit « Epheta », ce qui veut dire « ouvre-toi ». Et à ce moment-là, celui qui était sourd ne l’a plus été et a pu se mettre à parler. Comme dans la Lecture de tout à l’heure, cela veut dire que quand Jésus est là, la vengeance de Dieu commence. Toujours ! Cette vengeance du « tu m’as fait du mal, je vais te faire du bien ». Et la foule qui est là ouvre les yeux et se dit que ce Jésus est extraordinaire, parce qu’Il a fait bien toutes choses. Oui, c’est une bonne chose de faire entendre les sourds et parler les muets, vous êtes d’accord ? Tous les gens sont là, étonnés : qu’ont-ils vu ? Ils ont vu l’Envoyé de Dieu, qui faisait du bien au nom de Dieu ! Cela nous concerne aussi, car quand Jésus vient dans ces terres païennes de gens qui ne connaissent pas beaucoup Dieu, c’est un peu nous, quand même… Jésus vient à notre rencontre, Il veut prendre soin de nous, Il veut nous ouvrir les yeux, Il veut nous ouvrir les oreilles, Il veut nous ouvrir la bouche. C’est tellement vrai, qu’on est obligé de faire la même chose pour les adultes – mais pas pour les petits enfants – le jour du baptême. En effet, le prêtre peut faire ce rite de l’ephata : on fait une croix sur les oreilles, on fait une croix sur la bouche – je ne mets pas ma salive ! – et on dit : « ephata », « ouvre-toi ». Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets, qu’Il te donne d’écouter la parole de Dieu et de proclamer les merveilles. » Au baptême, c’est effectivement ce qu’il se passe, nous devenons capables d’écouter, autrement dit d’accueillir dans nos cœurs, la parole de Dieu, l’amour de Dieu, et nous devenons capables de proclamer, de dire les choses de Dieu. Et que dit-Il, toujours, toujours, toujours ? Je t’aime, je t’aime, tu es mon enfant bien-aimé, Je veux pour toi la joie et le bonheur, Je veux le meilleur pour Toi. Écoutez bien cette parole de Dieu pour vous : « Je t’aime », et toi, est-ce que tu veux M’aimer ? Est-ce que tu veux aimer ceux qui sont autour de toi ? Veux-tu être un donneur de joie ? Voulez-vous être des donneurs de joie ? Ce serait bien, parce que lorsqu’on donne de la joie aux autres, on trouve la joie.
Parfois c’est dur, parfois on n’a pas envie, alors on se tourne vers le Seigneur et on Lui dit « aide-nous ». Et c’est ce qu’Il fait, c’est pour cela que nous venons à la messe le dimanche, car aimer les autres, donner de la joie aux autres, c’est dur, et donc on a besoin d’une piqûre de rappel, une dose d’amour de Dieu, chaque dimanche, réentendre Sa parole, se nourrir de Son Eucharistie. C’est Lui, Jésus qui vient et se donne en nourriture. Ce n’est pas juste une façon de parler, ce n‘est pas simplement symbolique, c’est vraiment ce qui arrive, et le fruit dépendra de notre ouverture de cœur. Le Seigneur ne nous force à rien, Il nous propose : est-ce que tu veux la joie et le bonheur ?
Je te promets que la joie et le bonheur, tu ne les trouveras pas dans la quête des plaisirs, tu ne les trouveras pas dans la quête de la richesse, ni dans celle du pouvoir, mais tu les trouveras si tu aimes et si tu te laisses aimer.