Jeudi Saint – Son Corps, mon corps, notre corps

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I – Son Corps.

En ce jour, nous faisons mémoire de la Cène,
et nous avons entendu saint Paul qui « nous transmet ce qu’il a lui-même reçu » :

Au cours de ce repas de la Pâque, Jésus a pris le pain et le vin, et par sa Parole, il a accompli le don de sa vie : son corps et son sang sont donné pour que nous puissions le manger, pour que par cette consommation, par cette communion, nous puissions être pleinement uni à lui. A chaque messe, à chaque communion, Jésus rend présent et actuel pour ce qu’il a réalisé une fois pour toute : Chaque fois que nous mangeons son corps, et buvons son sang, nous sommes un peu plus unis à lui et nous entrons un peu mieux dans l’offrande qu’il fait de lui-même au Père pour tous les hommes.
Jésus nous révèle que le supplice qui vient, et ce chemin de croix qui s’annonce, n’est pas seulement la manifestation du mal… Cette grande épreuve devient – par la volonté de Dieu, par la volonté du Christ uni à son Père –, l’acte d’amour par excellence.
A chaque messe, dans le sacrement qui fait mémoire de la Pâques nous entrons dans le grand acte de la libération. Libération du péché, libération du Mal, sortie de la nuit pour entrer dans la lumière. Libération annoncée par l’épisode de la sortie d’Égypte, libération accomplie par Jésus, libération rendu active et vivante pour nous dans ces célébrations pascales.

Son corps est présent, Jésus est là au milieu de nous, livré pour notre Salut.

II – Mon corps

En ce jour, nous faisons mémoire de la Cène,
Et Jésus « prenant la condition de serviteur » dépose son vêtement et se met aux genoux de ses apôtres. Dieu manifeste ainsi qu’il veut prendre soin de mon corps, qu’il veut prendre soin de ma vie, qu’il veut prendre soin de tout mon être. Alors que nous entendons la réticence de Pierre, et que nous préférons être autonome, capable de nous libérer nous-même, Jésus nous dévoile que « sans lui nous ne pouvons rien faire ». Dans quelques instants, je vais renouveler ce geste, et lavant les pieds de 12 d’entre nous, je vais tenir la place de Jésus, les 12 baptisés (dont 11 confirmands) vont tenir la place des apôtres. Mon corps sera engagé dans ce processus, et le corps de chacun de nous le sera aussi. À la fin de chaque lavement de pied, je ferai un baiser sur ce pied lavé, manifestant à quel point Jésus tient notre corps en estime !

III – Notre corps

Par le don de l’Eucharistie, Jésus se rend donc présent, il se donne en nourriture pour nous combler de son amour. Ce qui a été accompli au baptême – nous sommes devenus le corps du Christ – se déploie à chaque Eucharistie. A chaque messe, à chaque communion, nous sommes un peu plus et un peu mieux, membre de son corps, unis à notre tête – Jésus – unis à nos frères, par le lien de l’Esprit-Saint qu’on appelle aussi Amour, Charité, Agapè, qui fait de nous un seul corps, fils du père, et frères les uns des autres.
Par le don de l’Eucharistie et par le geste du lavement des pieds, « faites cela en mémoire de moi », « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez de même les uns pour les autres », Jésus a envoyé ses apôtres en mission, pour qu’ils deviennent les gardiens du troupeau, les bons bergers. Il a ainsi inventé le sacerdoce ministériel, évêques, prêtres et diacres.
Par le geste du lavement des pieds, et le don de l’Eucharistie, « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez de même les uns pour les autres », Jésus envoie tous les membres de son corps en mission, pour nous nous mettions au service les uns des autres, pour que nous nous mettions au service de notre humanité blessée.

Finalement, baptisé, confirmé, communié, conscient d’être pauvre et pécheur, accueillant le pardon de Dieu dans nos vies, que nous soyons prêtre, religieux, laïcs, marié ou célibataire, nous sommes le corps du Christ présent au monde !

Conclusion

Écoutons le Seigneur, qui nous dit

Regarde, celui-là, celle-là, à côté de toi : ton mari, ta femme, ton enfant, ton frère, ton voisin. Regarde ce malade, ce pauvre, cet isolé, cet abandonné… Regarde cet enfant à naitre dont personne ne veut, cette mère en détresse, ce vieillard qui souffre ou qui se sent ‘de trop’, regarde ce dépressif ou cette victime, regarde cette victime d’abus et même regarde cet abuseur…

Regarde, et sache que Je l’aime, qu’il est perle précieuse pour moi. Je l’aime, et c’est toi que J’ai choisi, toi que J’ai établi pour être le relais de Ma tendresse.

C’est trop dur, penses-tu ? C’est vrai c’est trop dur pour toi. Mais je suis avec toi, et si tu Me laisses la place en ton cœur, je pourrais aimer en toi.