Marie, mère de Dieu

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Homélie du lundi 1er janvier 2024, en la solennité de Marie, mère de Dieu.
par l’abbé Gaël de Breuvand.  

Aujourd’hui, nous fêtons la solennité de Marie, Mère de Dieu, et nous sommes dans la joie !

Parce que Marie est la plus parfaite des fils et filles des hommes, juste après Jésus.  Mais c’est grâce à Jésus qu’elle est si sainte. Et nous aimons l’invoquer sous le nom de « Mère de Dieu » parce que, nous le savons, elle l’est vraiment, mère de Dieu, puisque Jésus est Dieu. Et en plus, Jésus nous l’a confiée comme mère, pour nous. Nous sommes ses enfants, nous pouvons la reconnaître comme notre mère !

I – Marie, mémoire de l’œuvre de Dieu

Alors regardons, contemplons Marie ! Que fait Marie ? Dans le passage qui nous est donné – c’est l’évangile des Bergers, celui qu’on entend à l’aurore au petit matin de Noël – les bergers ont vu et entendu les anges, et ils viennent voir le signe qui leur a été annoncé, ce signe qui est un petit enfant dans une crèche : pas très impressionnant en vérité ! Mais ils viennent et ils en profitent pour témoigner : voilà ce que nous avons entendu, voilà ce que nous avons vu.

Et pour Marie, qu’est-ce que c’est que cette parole-là ? C’est une parole de confirmation, parce que voilà neuf mois qu’elle a rencontré l’ange, mais depuis, il n’y a pas eu de signes très impressionnants, elle a vécu une grossesse comme toutes les mamans, donc à la fois avec toute l’originalité et toute la banalité finalement. Ce bébé est né comme tous les bébés, et il pleure, il dort, il mange, il faut lui changer ses couches, comme tous les bébés. Or les bergers viennent et lui confirment que ce bébé est bien cette merveille annoncée par l’ange. « Et Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » Voilà le point essentiel de la vie de Marie : elle retient. Et une fois qu’elle a retenu ces événements, ce n’est pas pour les stocker, mais pour rappeler ces événements à sa mémoire. En se rappelant les merveilles de Dieu pour elle, et pas seulement pour elle, tout ce dont elle peut être témoin, elle va pouvoir traverser les épreuves du quotidien.

II – 3 résolutions d’année

C’est un exercice que nous sommes invités à faire nous-mêmes. Et là, on vient de clore l’année 2023, elle n’a pas été très impressionnante, on ne peut pas dire que la paix ait gagné son combat sur la Terre, pas vraiment. Et pourtant, au cours de cette année, il y a eu des merveilles : Dieu était présent, et c’est important que nous en fassions mémoire, que nous creusions notre esprit pour nous rappeler les moments de grâce qui nous ont été donnés : des joies familiales, des joies personnelles, professionnelles, je ne sais, des moments où nous avons ressenti la présence de Dieu, peut-être une décision, une conversion, où nous avons décidé de retenir ces événements, faire mémoire.
Et ce « faire mémoire » est pour nous l’occasion de l’action de grâce. C’est là ce que font les bergers : « et ils glorifiaient et ils louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. » Oui, rendons grâce au Seigneur.

Et puis, nous sommes le 1er janvier, c’est l’ouverture de l’année, une nouvelle, 2024 ; alors on est, comme d’habitude, en train d’espérer : cette année sera une bonne année, il y aura des choses merveilleuses, et tout va bien se passer dans le meilleur des mondes… Et, comme chaque année, on se sent un peu floué, un peu déçu…
Mais, de fait, ce qui est important ce n’est pas que tout se passe bien dans le meilleur des mondes ; c’est qu’aujourd’hui, nous décidions de nous mettre à la suite du Christ. Que nous nous rappelions, encore une fois, que Dieu, Lui, veut nous bénir. La bénédiction de Dieu nous est donnée comme un cadeau, que nous sommes libres d’accepter ou de ne pas accepter. Nous pouvons refuser le don de Dieu. Nous L’entendons, le Seigneur, lorsqu’Il dit à Moïse : voilà comment tu béniras le peuple : « Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’il fasse briller sur toi Son visage. » Ce visage de Dieu brille sur nous. C’est une certitude, parce que Dieu nous bénit et nous aime. C’est Son être même, il n’y a pas un instant où Il se dit : non, aujourd’hui, ça y est J’arrête de bénir. Il n’y a pas un moment où Il nous dit : J’arrête de te bénir. Non, Il nous bénit, mais la question est : est-ce que nous voulons accueillir cette bénédiction, accueillir cet Esprit Saint qui, en nous, crie « Abba, Père » ? Est-ce que nous voulons être des fils accueillant le don de Dieu ? C’est saint Paul qui dit : « Tu n’es plus esclave, tu es fils, et parce que tu es fils, tu es héritier. »

C’est peut-être la bonne résolution de début d’année à prendre : vivre comme un héritier. Si je suis l’héritier, je suis partie prenante de l’entreprise de mon Père, et l’entreprise de mon Père, c’est que le monde soit sauvé. Il faut que je sois partie prenante de cette œuvre-là. C’est beaucoup pour moi, mais ce n’est pas grave, car je ne suis pas tout seul. C’est Dieu d’abord qui agit, mais il faut que je sois partie prenante, allié, que je vive en héritier. Aujourd’hui, tournons-nous vers le Seigneur, demandons-Lui d’ouvrir nos cœurs pour accueillir cette grâce et cette bénédiction, demandons-Lui de nous donner cette grâce, pour que nous puissions nous-mêmes nous offrir en action de grâce.