Homélie dimanche 7 janvier 2024,
par l’abbé Gaël de Breuvand,
avec la participation des Scouts et Guides de France du groupe Bernard Perrin
I – des mages venus d’Orient
Alors, à la crèche sont venus des visiteurs. Qui sont-ils ? Les rois Mages ; ce qui est marrant, c’est que dans l’évangile, on ne nous dit pas que ce sont des rois, mais seulement des mages. Ils viennent voir Jésus, où ça ? À Bethléem ! Et d’où viennent-ils ? Ils viennent de l’Orient. Et quand on est juif, quand saint Matthieu écrit l’évangile, l’Orient c’est à l’est, et surtout c’est très loin, on ne connaît pas bien !
Donc ces Mages, ce sont des étrangers, qui n’ont jamais entendu parler de Dieu. Mais voilà, ces Mages qu’ont-ils vu ? Une étoile ! Une étoile étonnante, car on ne la connaissait pas ! Ils se sont renseignés, et ils ont trouvé quelque part une vieille prophétie, un vieux texte qui disait : le jour où on verra l’étoile, ce sera la naissance d’un grand roi. Alors, ils se sont mis en route. On a entendu comment cela s’est passé. Ils se sont mis en route, et ils sont d’abord arrivés dans une grande ville, qui s’appelle Jérusalem ! Ils sont d’abord allés à Jérusalem, et ils ont rencontré un roi, qui s’appelle comment ? Hérode ! Est-ce que c’est un bon roi, Hérode ? Non : c’est le méchant de l’histoire, non seulement dans l’évangile, mais aussi dans la vraie vie, parce que c’était un roi qui avait très peur qu’on ne lui prenne sa place, et donc, pour éviter qu’on lui prenne sa place, il a tué son frère, ses fils ainsi que ses petits-enfants ! Il a tué tout le monde.
Quand les mages arrivent et lui disent : il paraît qu’il y a eu la naissance d’un grand roi en Israël, où est-ce qu’on peut le trouver ? Hérode n’a pas été très content, il s’est dit : zut, quelqu’un veut prendre ma place. Vraiment, il l’a dit comme ça : il était très inquiet. C’est pourquoi il a demandé aux à ses conseillers : où est-ce qu’on va pouvoir le trouver ? Ils ont cherché, tous, et ils ont pris la Bible, et on a découvert que le grand roi devait naître dans un tout petit village, le village de Bethléem, là où était né le roi David, d’ailleurs.
II – les mages se prosternent devant l’enfant
Et donc les mages vont aller dans ce village rencontrer Jésus, et vous avez vu ce qu’ils ont fait quand ils sont allés rencontrer Jésus : ils se sont prosternés. Effectivement, ils ont posé leurs genoux à terre, ils ont plié la tête, ils ont peut-être même touché le sol avec leurs fronts. Ils se sont prosternés. Pourquoi ont-ils fait ça ? Parce que Jésus c’est Dieu, parce qu’ils ont voulu faire, avec leur corps, ce que leur cœur faisait. Et qu’ont-ils fait avec leur corps ? Ils se sont faits tout petits devant Dieu. Et là, il vaut mieux se faire tout petit, car Dieu, à ce moment-là, ressemble à un petit bébé. Donc, si un grand mage arrive, très costaud, très fort, il risque de lui faire peur. Alors ils se font petits, ils se prosternent aux pieds de Jésus pour se mettre à Sa hauteur, humblement, et puis pour reconnaître qu’Il est Dieu. Nous aussi, on a le droit de faire ça, c’est d’ailleurs la seule personne devant qui il faut se prosterner. On ne se prosterne pas devant les hommes, mais seulement devant Dieu. On plie notre corps, et on plie notre cœur devant le Seigneur.
Et puis, on en a parlé hier, vous étiez là, hier : les Mages ont fait trois cadeaux : l’or, l’encens et la myrrhe.
Le premier, c’est la myrrhe. Qu’est-ce que c’est ? Un parfum, une crème parfumée, qu’on met sur les corps de ceux qui sont morts. Et quand on fait ce cadeau, c’est parce qu’Il en aura besoin un jour : Jésus est véritablement homme, Il va mourir un jour, et on aura besoin d’un parfum pour embaumer Son corps.
Le deuxième cadeau, c’était l’encens. On s’en est servi, vous avez vu ? C’est cette fumée qui monte vers le ciel lorsque l’on prie. Et qui prie-t-on ? Dieu seulement. C’est une façon de rendre honneur à Dieu. L’encens est réservé à Dieu : tout à l’heure, on a encensé l’autel, cela veut dire que c’est un lieu important, parce que, dans quelques instants, Dieu va venir sur l’autel. Et tout à l’heure, j’ai aussi encensé la parole de Dieu, la parole que j’ai chantée, solennellement, Jésus Lui-même qui nous parle ; et tout à l’heure on encensera encore l’autel, et puis vous. Est-ce qu’on vous encense parce que vous êtes Dieu ? Non, on vous encense, parce que dans votre cœur Jésus veut venir s’installer, et j’espère bien qu’Il y est ! La question est : est-ce que vous Lui laissez un peu de place, à Jésus ?
Et, enfin, le troisième cadeau, c’est l’or. Aujourd’hui, j’ai mis ma chasuble blanche, mais parfois j’ai une chasuble dorée. En fait, l’or c’est le cadeau que l’on fait aux rois. Est-ce que vous avez de l’encens sur vous ? Non ! Est-ce que vous avez de la myrrhe avec vous ? Non plus. Est-ce que vous avez de l’or sur vous ? Oui ? Ah, je suis intéressé !
III – le 4e cadeau !
Mais en fait, nous, quand nous venons à la messe, quand nous nous approchons de la crèche, à côté des galettes, on peut se dire que nous sommes le quatrième roi mage. Voulez-vous être le quatrième roi mage ? Savez-vous ce qu’il offre ? Il s’offre lui-même. Il dit au Seigneur : ‘Seigneur, je veux m’offrir moi-même’. Et à quoi ça sert, de s’offrir soi-même à Dieu ? Ça sert à ce que Dieu puisse nous remplir de Son amour, de Sa joie. Et cet amour et cette joie doivent-ils rester juste là pour nous ? Non, ils doivent déborder de nous. C’est saint Paul qui disait – je parle un peu aux grands, mais cela marche aussi pour vous – que Jésus était venu nous dévoiler le mystère. Si c’est un mystère, on ne sait pas ce que c’est, mais si Jésus est venu nous le dévoiler, maintenant on le sait. Alors qu’est-ce que ce mystère ? C’est que Dieu aime tout homme. Chacun de nous : toi, Dieu t’aime, le savais-tu ? Toi aussi. Et il n’y en a pas un qui peut dire : moi, Dieu ne m’aime pas. Non, nous sommes tous aimés de Dieu. Vous êtes une perle précieuse, et les gens qui sont dehors, et qui n’ont jamais entendu parler de Dieu, est-ce que Dieu les aime ? Oui ! Même si on a fait les pires choses, Dieu nous aime, c’est une bonne nouvelle ! En revanche Il n’aime pas forcément ce que l’on fait… Et si Dieu nous aime, avons-nous envie de L’aimer ? Oui ! En tout cas, normalement c’est ça. La question est : voulons-nous être amis avec Lui ? Lui veut être ami avec nous, voulons-nous être amis avec Lui ? Oui ! C’est important, et comment peut-on être ami avec Jésus ?
Une idée : une fois par jour, nous pouvons nous prosterner devant Lui. On ne Le voit pas et pourtant Il est là. Il est présent dans nos maisons, dans nos écoles, dans nos rues, Il est présent partout. Il suffit juste qu’on soit attentif ; et, dans quelques instants, Il sera présent d’une manière spéciale dans l’hostie. Nous pourrons nous prosterner devant Lui, en faisant la génuflexion, en nous mettant à genoux. Le Seigneur nous aime, et nous sommes appelés à L’aimer en retour, tous !