Je suis le préféré de Dieu – 5e dimanche de Pâques A

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Homélie du 5e dimanche de Pâques, A,
dimanche 7 mai 2023, à l’occasion de la première communion de 7 enfants,
par l’abbé Gaël de Breuvand. 
Ac 6,1-7 ; ps 32 ; 1P 2,4-9 ; Jn 14,1-12.

I – Dieu m’aime personnellement

Première Lecture : la communauté chrétienne vient d’apparaître, et ils commencent à être vraiment nombreux. Il y a une chose qui est intéressante, c’est que le Seigneur appelle de nouveaux disciples, de nouveaux amis tous les jours.  Et même parmi ceux qui sont Ses amis, ceux qui sont déjà Ses disciples, Il appelle encore. Et parmi eux, il y en a sept – on connaît leurs noms – comme vous !  Vous êtes sept, et on connaît vos noms… En fait Dieu vous connaît tous, chacun individuellement. Vous êtes le préféré de Dieu : chacun de nous est le préféré de Dieu. Mais il y a une grande différence entre nous et Dieu : c’est que moi, quand je préfère quelqu’un, cela implique que je ne préfère pas les autres… et donc une maman ne dira jamais à l’un de ses enfants : ‘je te préfère…’  Parce qu’on est un peu limité, parce qu’on n’est pas capable d’aimer en vérité, pleinement ; on y travaille… Dieu, Lui, n’a pas nos limites, et quand Il dit « Je te préfère », cela nous donne tout, et ça n’enlève rien à l’autre, parce qu’à l’autre, aussi, Il va dire : « Je te préfère ». Et ça ne sera pas un mensonge : Dieu nous aime, et Il nous connaît par nos noms, comme Il connaissait Étienne, Il connaissait Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas ou Nicolas ; comme il connaît Tiago, comme Il connaît Baptiste, comme Il connaît Kéhan, comme Il connaît Wendy, comme Fabio, comme Il connaît Elora, comme Il connaît Emmy, comme il connaît Gaël. Il vous connaît tous personnellement ! C’est important de se le rappeler de temps en temps, parce que – on ne va pas se mentir – le Bon Dieu, parfois, nous semble un peu loin, Il n’est pas très palpable. Mais Il me connaît, et Il m’aime, et ça, c’est une bonne nouvelle !

II – Dieu m’appelle, membre d’un peuple

Alors le Seigneur m’appelle, Il vous appelle chacun, aucun de nous n’est exclu ou écarté de l’appel de Dieu ; parce que Dieu est Amour, donc son être, c’est d’aimer, et qu’il n’y a aucun de nous à qui Il dit : ‘non, pas toi’. Il n’y a pas d’exception à l’amour de Dieu. Et Dieu nous appelle, non pas seulement individuellement, mais Il nous appelle comme un peuple, et c’était la Deuxième Lecture : « Vous êtes une descendance choisie, vous êtes un sacerdoce royal, vous êtes une nation sainte, vous êtes un peuple destiné au Salut. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Que nous sommes faits pour aller au ciel, pour trouver la plus grande joie et le plus grand bonheur, ensemble. Et c’est pour cela que les premières communions, on aime bien les faire le dimanche, d’une part, et puis à plusieurs.

On pourrait célébrer les premières communions tout seuls en semaine. Mais non, on aime bien être nombreux, dans les églises, pour les deuxièmes communions, pour les troisièmes communions, pour les millièmes communions. Pourquoi ? Parce que nous sommes un peuple, et que notre unité – nous ne sommes pas membres d’une association, ce n’est pas de nous que dépend l’unité de la communauté, pas d’abord – l’unité, c’est Dieu qui nous la donne. Jésus lui-même. Et comment est-ce qu’Il fait ? Il vient habiter nos cœurs. Et comme Il habite mon cœur, et qu’Il habite ton cœur, cela nous connecte l’un à l’autre. Cela fait de nous deux membres d’un même corps. Et nous sommes 200 dans cette église, nous sommes 200 membres, en tout cas, d’un même Corps. Je disais que cela ne dépend pas de nous, mais un peu, quand même : il faut que nous répondions « oui » car le Bon Dieu est très soucieux de notre liberté. Il ne nous forcera à rien, mais il y a une chose qui est sûre, c’est que pour être sur le chemin du bonheur et de la joie, il vaut mieux répondre oui. Il vaut mieux répondre oui !

 Si nous sommes un peuple, nous avons besoin de marcher ensemble. Et pour marcher ensemble, il faut se voir régulièrement. C’est pour cela qu’à l’église, je vous demande de venir à la messe le dimanche, pas une fois de temps en temps, pas uniquement à Noël et Pâques – enfin il faut y aller, il faut continuer à venir à Noël et à Pâques – mais on a le droit de venir plus. Le Seigneur nous demande de venir plus. Pourquoi ? Parce qu’Il veut une chose : que la relation entre nous, membres du Corps du Christ et avec Lui, Dieu, grandisse. Est-ce que vous avez un ami que vous ne voyez jamais ? C’est un non-sens dans les termes, en fait. Un ami, c’est quelqu’un que l’on voit, qu’on rencontre, avec qui on parle, qu’on écoute, avec qui l’on échange des cadeaux, etc. Eh bien le Bon Dieu, c ‘est pareil : si je ne m’occupe pas de Lui, Il veut s’occuper de moi, mais je ne Lui laisse pas la possibilité de le faire ; c’est pour cela que nous sommes invités à nous lever le dimanche matin – j’admets : ce matin c’était un peu tôt…- à Lui donner un peu de temps chaque semaine. Nous ne sommes pas des purs esprits. Vous le savez bien. Même quand on aime celui qui est juste à côté de nous, il faut se le redire tous les jours, qu’on est là pour l’aimer. Parfois – je parle aux parents – les enfants sont un peu insupportables, mais il faut se rappeler qu’on les aime ! Parfois – pour les enfants – les parents sont un peu fatigants, et il faut se rappeler qu’on les aime ! Je pourrais vous parler des belles-mères, mais je n’en dirai rien… Il faut se rappeler, parce qu’aimer quelqu’un, c’est une décision, donc il faut se le rappeler tous les jours, « je t’aime » et avec le Bon Dieu, c’est encore pareil !

III – Jésus nous fait entrer dans le tourbillon d’amour divin

Or on disait que Dieu – c’était le tout début – n’était pas très palpable. Est-ce que vous avez déjà vu Dieu, vous ? Moi non plus… En revanche, je L’ai entendu : parce qu’Il m’a donné une parole, et cette Parole, c’est Jésus. Et ce que dit Jésus, dans l’Évangile, c’est justement que quand on entend Jésus, on entend le Père. Et que Jésus, Lui, habite dans le Père, et le Père habite en Lui. C’est le mot savant où on dit que le Fils est « consubstantiel » au Père. C’est un gros mot, qui nous dit que le Père et le Fils sont tellement un qu’il n’y a que de l’amour. Le Père et le Fils sont un, le Père habite dans le Fils et le Fils habite dans le Père ;

Et nous, dans quelques instants, nous allons recevoir Jésus-Eucharistie, nous allons habiter en Jésus, et donc habiter dans le Père. Nous allons entrer dans le tourbillon d’amour de Dieu. C’est cela, cette première communion, et puis la deuxième, la troisième, la quatrième, la cinquième : c’est entrer dans le tourbillon d’amour de Dieu. Et juste après la communion, on va vous emmener derrière, pour avoir le temps de réaliser ce qui s’est passé. Pour les plus grands, on ne va pas à l’arrière, on ne va pas se mettre à l’abri, et pourtant c’est le moment de construire notre citadelle intérieure, de rencontrer Celui qui nous aime : Jésus.

Et puis après, la messe sera finie, vous entendrez « Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie », autrement dit : allez porter l’amour que vous avez reçu à toutes les personnes que vous allez rencontrer cette semaine. Et si on ne vient qu’une fois par an, cela veut dire : allez porter l’amour que vous avez reçu à toutes les personnes que vous allez rencontrer cette année. Cela fait beaucoup quand même, c’est pour cela qu’on a besoin d’une piqûre de rappel et de l’entendre chaque semaine ; une semaine, c’est tenable. Difficilement, mais c’est tenable !

Il s’agit, encore une fois, d’amour, et Jésus vient à notre rencontre. Et là, maintenant, nous allons prendre quelques instants de silence, et c’est le moment de Lui dire : ‘Viens dans mon cœur, Seigneur, moi aussi, je veux habiter avec Toi’.