Aujourd’hui, une rencontre d’amour

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Homélie du 6e dimanche de Pâques, A,
dimanche 14 mai 2023, à l’occasion de la première communion de 8 enfants,
par l’abbé Gaël de Breuvand.
Ac 8, 5-8.14-17 ; ps 65 ; 1P 3,15-18 ; Jn 15,1-12.

Homélie 14 mai 2023

par l’abbé Gaël de Breuvand

I – Une seule chose compte, c’est aimer

Bérénice, Éléonore, Albin, Mahé, Marylis, Isolde, Ewan… Voilà le nom par lequel Dieu vous connaît. Dieu vous connaît par cœur, Il vous connaît comme s’Il vous avait faits… D’ailleurs, Il vous a faits, et Il vous aime. Vous avez entendu l’évangile ? Quel est le mot qui est revenu le plus souvent ? Allez, je vous le redis : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements... Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime.  Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père. Et moi aussi je l’aimerai… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera. »

Peut-être y-a-t-il une histoire d’amour dans cette histoire-là ! Et, de fait, aujourd’hui, alors que vous allez rencontrer le Seigneur dans l’Eucharistie pour la première fois, eh bien, cette histoire d’amour se poursuit. Vous avez été baptisés, vous avez reçu la grâce et l’amour de Dieu dans votre vie. Depuis ce temps-là, vous apprenez à connaître Celui qui vous aime, et vous êtes invités à L’aimer en retour. Et aujourd’hui, Jésus vient à votre rencontre, habiter dans votre cœur pour que vous puissiez L’aimer encore plus ; parce que c’est la seule chose qui compte : aimer.

Est-ce qu’il est facile d’aimer ? Est-ce facile ? Travailler à donner de la joie et du bonheur à tous ceux qui nous entourent, se fatiguer, se dépenser, s’épuiser pour la joie de ceux que l’on veut aimer… Non, ce n’est pas si facile, il y a pleins de moments où on a un peu la flemme, on n’a pas très envie, et puis, à certains moments, l’autre n’est pas trop agréable, on n’a pas tellement envie de se fatiguer pour lui, et puis, quand on parle de Dieu… – je ne sais pas pour vous, mais moi je ne L’ai encore jamais vu – Il n’est pas très palpable, Dieu. Il nous parle dans l’Écriture, Il nous parle au fond de notre cœur, mais il faut être très attentif pour L’entendre !

II – Le Christ nous fait le don de l’Esprit et le don de son corps, pour l’amour

Et pourtant, nous sommes faits pour cela, nous sommes faits pour aimer, faits pour nous fatiguer pour la joie des autres. Alors, est-ce que le Seigneur nous dit : aime et débrouille-toi ?  Non, Il veut nous faire un cadeau, à tous, et Il le dit : « Moi, je prierai le Père. » C’est Jésus qui parle : Il priera le Père et Il vous donnera un autre défenseur. Et ce défenseur, on l’appelle l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité. Dans quinze jours, ce sera une autre grande fête, vous savez laquelle ? La Pentecôte. Dans cette grande fête, que faisons-nous ? Nous nous souvenons que l’Esprit Saint a été donné aux apôtres. Et dans cette grande fête, nous ouvrons nos cœurs, pour recevoir cet Esprit Saint qui fait de nous des fils de Dieu, et des filles de Dieu, qui fait de nous des personnes capables de dire à Dieu : je T’aime ; parce qu’il n’y a que ça qui compte ! Dans quelques instants vous allez recevoir Jésus Eucharistie, et en Le recevant vous allez recevoir Dieu tout entier, et donc quand on reçoit Dieu tout entier, il y a le Père, le Fils et l’Esprit Saint. C’est bien Jésus qui vient, mais Il vient tout entier. Vous savez – on sera particulièrement attentif à ce moment-là – le prêtre va dire : « Ceci est mon corps livré » et ensuite il dira « ceci est la coupe de mon sang », et comme c’est la parole de Jésus, celle qu’Il a dite pour la première fois le Jeudi Saint, comme c’est la parole de Jésus, c’est une parole efficace ; et ce petit morceau de pain, qu’on a regoûté hier, qui n’est pas très très bon en vrai, ce petit morceau de pain devient corps du Christ. Ce n’est pas pour faire semblant : ça ressemble toujours à du pain, ça a toujours le goût du pain, mais c’est maintenant le Corps du Christ.

Pour cela, pour pouvoir croire à cela, que faut-il ? Il faut accueillir l’Esprit Saint, il n’y a que Lui qui peut nous donner des yeux pour voir cela. En fait, ce sont les yeux de notre cœur, et c’est tellement vrai, cette parole, que quand j’ai dit « ceci est mon corps » sur le pain, et que, admettons, je fais une bêtise et je laisse tomber une hostie par terre, et, là, il y a une petite souris qui se promène dans cette église et elle grignote l’hostie : est-ce qu’elle mange le corps du Christ ? Oui, elle mange le corps du Christ. Alors on va essayer de ne pas la faire tomber par terre, cette hostie ! En revanche, vous avez une capacité que la petite souris n’a pas, elle : quand elle grignote le corps du Christ, cela ne change rien pour elle. Vous, lorsque vous allez manger l’Eucharistie tout à l’heure, vous allez pouvoir « communier », vous allez pouvoir mettre votre cœur contre le cœur de Jésus, et ça, une souris ne peut pas le faire. Il n’y a que vous, que vous qui pouvez entrer dans cette intimité, dans cette amitié, dans cet amour avec Jésus, cœur contre cœur, bouche contre Son oreille, parce qu’on a des choses à Lui dire, et Sa bouche sur notre oreille, parce que, Lui aussi, Il a des choses à nous dire. Pour cela, il faut avoir accueilli le don de Dieu, l’Esprit Saint, qui nous permet de reconnaître la Vérité, même quand elle n’est pas immédiatement accessible à nos sens.

III – le don de l’Esprit pour tous

D’ailleurs, j’ai un petit message pour vous tous, qui êtes là derrière. Vivre le baptême, c’est entrer dans la foi, entrer dans cette capacité de voir l’invisible. La communion, vivre ce cœur à cœur avec Jésus c’est grandir dans cette foi. Mais cela ne suffit pas. Le Seigneur vous fait un cadeau en plus, et ce cadeau en plus, c’est l’Esprit Saint tout entier, et tant qu’on ne l’a pas reçu, c’est comme si on se satisfaisait d’être borgne. Peut-être que parmi nous, il y en a qui ne sont pas confirmés : eh bien, c’est peut-être le moment où jamais de recevoir ce cadeau de Dieu, la Confirmation, l’Esprit Saint, Lui qui nous permet de voir ce qui ne se voit pas, la Vérité, le réel, Dieu tout entier, Lui qui nous aime et qui veut que nous L’aimions. Je vous propose cela, parce que je trouverais assez sympathique qu’on ait un groupe de 30/35 personnes l’année prochaine et qu’on puisse avancer tous ensemble vers la confirmation. Et je vous dis cela pourquoi ? Parce que c’était exactement le thème de la Première Lecture : Philippe est allé baptiser les Samaritains, il les a enseignés, et lorsque Pierre et Jean vont voir les Samaritains, ils leur disent : mais vous n’avez pas reçu l’Esprit Saint ? Il faut que vous receviez l’Esprit Saint ! « et ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. »

Eh bien, je reprends les mots de Pierre et Jean : « Quoi ? Vous n’avez pas reçu l’Esprit Saint ? » Eh bien, je souhaite que notre évêque puisse vous imposer les mains, et que vous receviez ce don de Dieu, comme aujourd’hui vous, les enfants, allez recevoir le plus beau cadeau que Dieu puisse vous faire : Il se donne, Lui, tout entier, pour que vous puissiez Lui ressembler, pour que vous puissiez vous laisser aimer par Lui, et pour que vous puissiez L’aimer.