Épiphanie : Pour trouver, il faut chercher

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Homélie 8 janvier 2023,
Solennité de l’Épiphanie par l’abbé Gaël de Breuvand
Avec les Scouts et Guides de France du groupe Bernard Perrin.

Is 60, 1-6 ; ps 71 ; Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12

Je vais m’adresser à ceux qui sont au premier rang, ils sont en orange, en vert, en rouge, en bleu… De qui parle-t-on dans cet Évangile ? De Jésus ! Bonne réponse. Il y a peu de chances de se tromper, car il n’y a que deux évangiles dans l’année où l’on ne parle pas de Jésus… Donc pas mal. De qui d’autre parle-t-on ? Haaa, des Mages ! Des rois mages ? As-tu entendu parler de roi, toi ? On ne parle que de mages, mais nous on les connaît sous le nom de ‘rois’, non de ‘mages’. Mais peut-être y-a-t-il une raison pour laquelle on les nomme rois.

I – Les mages : qui cherche, trouve !

Qui sont ces mages ? D’où viennent-ils ? Qu’est-ce qu’un mage ? Ce sont des savants. À l’époque, c’est ce qui se rapproche le plus d’un scientifique. Et ils ont une spécialité scientifique, ces mages, ils sont spécialistes d’astronomie. Ils regardent le ciel. Et vient un jour où ils voient une étoile nouvelle dans le ciel. Et pourquoi la remarquent-ils ? D’abord, parce qu’ils la cherchaient, et c’est important : on ne trouve vraiment que ce qu’on cherche. Si on ne cherche pas, il y a peu de chances que l’on trouve ce qu’on veut trouver. Parfois, il y a un coup de bol, mais, pour trouver, il faut chercher… Et donc ils se sont mis en route, ils ont trouvé l’étoile, et ils sont arrivés dans le pays des Juifs, dans la capitale, Jérusalem. Et là, à Jérusalem ils vont voir le roi, qui s’appelle Hérode. Je vais vous dire un secret : il n’est pas très sympa ! Cela fait longtemps, quarante ans, qu’il est roi, mais, il a tellement peur qu’on lui prenne sa place, qu’il a tué tous ses enfants et petits-enfants pour qu’ils ne prennent pas sa place… Donc non, il n’est pas sympa. Or les mages viennent lui dire : voilà, nous avons vu une étoile qui annonce la venue d’un nouveau roi. Est-ce que Hérode est très content ? Il n’a pas tellement envie de laisser sa place…

Mais, quand on arrive à Jérusalem, on rencontre le roi, mais aussi des savants qui connaissent la Bible par cœur. Et du coup, quand on leur dit qu’il va y avoir un nouveau roi, eux savent ! Ils disent que le peuple d’Israël attend un nouveau roi, un grand roi ; on sait qu’il va naître dans un petit village qui s’appelle Bethléem. Et donc les mages vont pouvoir aller à Bethléem… Et quand ils y vont, ils voient l’étoile qui s’arrête au-dessus de la maison de Jésus, et « ils se réjouissent d’une très grande joie ». Ils ont cherché, ils ont trouvé ; ils se sont mis en route, ils ont pris des informations supplémentaires, ils ont continué à marcher, et enfin ils ont trouvé ! C’est forcément une grande joie quand on trouve ce qu’on a cherché : quand on arrive au but, quand on le trouve, on est rempli d’une très grande joie. C’est ce que ressentent les mages quand ils arrivent. Et lorsqu’ils entrent dans la maison, que voient-ils ? Tout le monde a le droit de répondre à cette question ! Que voient-ils ? Jésus, un bébé. Et on leur dit que ce bébé, qui vit dans une petite maison qui n’est pas impressionnante, ce bébé sera le roi d’Israël. Ce sera le grand roi de l’univers… Il faut y croire !

II – Se prosterner, c’est se faire plus petit que Dieu petit-enfant

Eux montrent qu’ils y croient. Vous savez quelle est la première chose qu’ils font lorsqu’ils Le voient ? Ils se prosternent. C’est un beau mot, « se prosterner », car il apparaît beaucoup dans l’Évangile, dans la Bible, et même Jésus, Lui, se prosterne. En fait, devant qui se prosterne-t-on ? Uniquement devant Dieu. C’est la loi, c’est la règle. On ne se prosterne pas devant ses amis, ses parents. On ne se prosterne que devant Dieu. Et Dieu seul. Se prosterner, cela veut dire mettre les genoux par terre, pour les gens de l’Orient, cela veut même dire mettre le front par terre. Se prosterner, c’est se faire tout petit. Et Jésus est le plus petit des êtres humains, car c’est un petit bébé. Et les mages, eux, qui sont savants, qui sont riches, qui sont adultes, ils essaient de se faire tout petits devant ce petit bébé. Et c’est peut-être cela le moment le plus important. Parce qu’à ce moment, quand on se prosterne, on fait quelque chose avec notre corps, on se met à genoux, et on se fait tout petit. Mais, en fait, cela veut montrer quelque chose que l’on fait avec son cœur. Lorsqu’on se prosterne, on offre sa vie à Dieu. On se fait tout petit, et on Lui dit : Seigneur, prends-moi comme un petit bébé dans Tes mains. Et puis après, pour montrer que, par cette prosternation ils offraient leurs vies à Dieu, ils Lui font trois cadeaux, vous les connaissez…

III – Or, encens et myrrhe

Les cadeaux que les mages font, ce sont d’abord de l’or : c’est un beau cadeau, c’est le cadeau que l’on fait au roi. Et, Jésus, qui est un tout petit bébé, les mages Le reconnaissent comme un roi. Le deuxième cadeau, c’est l’encens : on en a fait fumer tout à l’heure, certains ont toussé, pardon… À qui offre-t-on l’encens ? À Dieu seul ! Normalement, on n’encense pas les gens, ni les choses. L’encens, c’est pour Dieu, et seulement pour Dieu : c’est le signe de notre prière. Et lorsqu’on encense des choses ou des gens, c’est pour dire qu’on les offre au Seigneur. Le troisième cadeau, c’est la myrrhe : qu’est-ce que c’est ? On la connaît moins. C’est une sorte de résine que l’on transforme en huile, une sorte de parfum qu’on met sur la peau des morts, sur le visage etc. C’est quelque chose qu’on offre à ceux qui vont mourir. Donc, on découvre qu’on offre à ce petit bébé un cadeau que l’on reçoit lorsque l’on va mourir. Et, du coup, c’est un cadeau que l’on offre seulement aux personnes humaines. Et Jésus, on vient de dire qu’Il était roi, on vient de dire qu’Il était Dieu, mais Il est aussi un homme, comme nous, Il est notre frère. Il est notre ami.

            IV – Conclusion

Alors, je vais terminer… Je vous propose trois choses :

la première est de ne pas être comme Hérode, ni comme les savants de Jérusalem, car ils savaient qu’un grand roi venait de naître, ils savaient que ce grand roi serait Sauveur, mais ils n’ont pas voulu bouger : c’est triste ! On sait même qu’Hérode va chercher à Le faire tuer. Il a déjà tué toute sa famille, donc il peut en tuer un de plus… Donc il ne faut pas imiter Hérode ou les savants.

En revanche, il faut imiter les mages : je vous propose d’être des mages : que vous cherchiez Jésus, que vous cherchiez, dans votre monde, autour de vous, toutes les merveilles que Dieu fait. Cela peut-être des étoiles, mais aussi la nature, les camarades, les parents : Dieu est dans leur cœur, donc Il est là. Cherchez Jésus, comme les mages L’ont cherché. Et puis, comme les mages, il faut se renseigner, il faut travailler pour savoir où trouver Jésus.

Enfin, je vous propose une troisième chose : d’être des étoiles ; je ne sais pas si on utilise l’expression « être une star » : il y a dix quinze ans, cela marchait bien. Vous savez ce que c’est, une star de cinéma ? C’est une étoile. Je vous propose d’être une étoile de Jésus ; comme cela, les autres, quand ils vous verront, ils sauront que Jésus est notre grand roi, notre grand Dieu, notre grand frère. Soyez comme les mages, et soyez des étoiles, vous voulez bien ? Je pense que c’est une bonne idée ; les parents ; vous pouvez les aider, et être aussi des étoiles !

Nous allons poursuivre la messe et, de tout notre cœur, nous allons nous prosterner devant Jésus qui vient, pour être comme les mages, et pour être des étoiles.


Ps : je n’ai pas dit pourquoi on les appelle souvent les “rois-mages”, alors que ce n’est pas dans l’évangile.
Pour saint Matthieu, ce sont des mages qui viennent à la rencontre de Jésus.
Mais dans le psaume 71, on lit : « Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande. » Dans les premiers siècles de l’histoire de l’Église, on a amalgamé ces deux récits. Cela se manifeste particulièrement dans l'”évangile arménien de l’enfance” (un évangile apocryphe) que l’on date du VIe siècle. Ce texte nous donne aussi leur nombre, et leur nom (Balthazar, Melkon et Gathaspar). Rien n’est ici sourcé, mais rien ne nous interdit d’y croire… il faut le recevoir comme une méditation priante autour de la Parole de Dieu.