23e dimanche du TO, année C
(Sg 9, 13-18 ; ps 89 ; Plm 9b-10.12-17 ; Lc 14, 25-33)
Je ne sais pas si vous avez bien écouté l’Évangile… Jésus voit une grande foule qui Le suit, et Il leur dit : ‘si vous voulez vraiment me suivre, il faut abandonner tout ce que vous avez’, y compris, vos papas, vos mamans, vos frères, vos sœurs, il faut abandonner tout ce que vous avez…
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais comme commercial, Jésus est plutôt moyen ! Vous venez de vous installer à Genas, ou aux alentours, vous venez de faire construire votre maison, et là on vous dit : tout cela, il faut le lâcher pour suivre Jésus. Oui, Jésus en tant que commercial, Il n’est pas top. Donc Jésus n’y va pas avec du caramel et du miel ! Il pourrait nous dire : ‘venez avec moi, ce sera génial, ce sera très cool, ce sera des vacances tout le temps, il y aura du soleil et la plage’. Cela marcherait peut-être mieux, non ?
On croit que ça marcherait mieux…
Mais, dans notre cœur, on veut Jésus ; mais, mieux encore, que voulons-nous ? Vous voulez être heureux… Je pense que c’est ce que nous voulons tous, et c’est pour cela qu’il y avait une telle foule qui suivait Jésus. Parce que les gens avaient bien compris qu’en suivant Jésus, on allait trouver le bonheur, car Jésus a la parole de Dieu. Et que Dieu nous a créés, et que Dieu sait exactement comment il faut faire pour être heureux. Mais voilà, quand on s’approche, on lui dit : ‘Seigneur, Seigneur, on aimerait bien être heureux comment faut-il faire ?’ Jésus répond « Suivez-moi et abandonnez tout le reste. » La parole est même dure : dans l’Évangile, c’est « si vous ne me préférez pas à votre père. » En fait, dans le texte en grec, c’est même « si vous ne haïssez pas votre père. ». Donc, cela veut nous dire que les choses ont un ordre. Et la chose la plus importante, c’est Dieu. Et ensuite, viennent les parents, et ensuite les frères et sœurs – les choses ont un ordre – et, loin derrière, la maison, et ensuite la voiture, l’ordinateur, le téléphone. Les choses ont un ordre, et il faut savoir mettre les choses dans le bon ordre. C’est assez logique.
Est-ce que vous savez quels sont les moments où vous êtes le plus heureux ? Je crois que c’est lorsque l’on fait quelque chose de difficile et qu’on a réussi à le faire. Eh bien, le chemin que Jésus nous propose pour aller au ciel, c’est exactement ça. C’est un chemin difficile, Jésus nous le dit : il faut prendre sa croix. Est-ce que j’ai vraiment envie de prendre ma croix ? Non, mais j’ai vraiment envie d’aller au ciel, j’ai vraiment envie de suivre Jésus. Alors ? Il faut prendre ma croix… Et si je réussis à le faire, alors je serai vraiment heureux. Et votre croix, c’est quoi ? Vos parents, parce qu’il faut faire ce qu’ils vous demandent. Mais vous savez une chose ? Vos parents veulent que vous soyez heureux, et quand ils vous demandent des choses, ce n’est pas seulement pour vous embêter – on est d’accord, les parents ? – Ils vous demandent parfois des choses pénibles, des choses difficiles, parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour vous. Avec Dieu, c’est pareil, Il est le meilleur des Pères, Il est le meilleur des frères, Il est même le meilleur des époux ou des épouses, Il est le meilleur des mères – c’est étonnant, non ? Dieu a tout inventé, donc, comme Il a inventé l’amour, tous les amours qu’il y a sur la Terre, c’est une part de Lui.
Dès lors, pour nous, il s’agit d’aimer. C’est ça, notre croix ! Est-ce que c’est facile d’aimer ? Si on dit qu’aimer, c’est juste se sentir bien avec quelqu’un, ce n’est pas dur. Mais si on dit qu’aimer, c’est vouloir la joie et le bonheur de celui qui est là, près de moi, c’est un peu plus difficile. Parce qu’aimer quelqu’un, cela peut-être un papa qui gronde sa fille, parce qu’il l’aime – cela arrive ça ? – Quand il voit que vous vous mettez en danger, que vous vous blessez, parfois un père, une mère, disent non, car ça n’est pas le chemin de la joie et du bonheur, et ils aiment leurs enfant comma ça. On aimerait bien qu’ils nous disent ‘oui’ tout le temps. Je suis comme vous, moi aussi j’ai un papa et une maman, et ils m’ont dit ‘non’ aussi. Alors Jésus nous appelle, Il nous dit : « Venez à ma suite ». C’est le début de l’année, donc c’est une bonne idée de se mettre à la suite de Jésus.
J’ai quelques histoires, et je termine avec ça. Nous voulons le bonheur, nous voulons le ciel, nous voulons être des champions de l’amour, vous êtes d’accord ? Des champions de l’amour, c’est ce que l’on veut, mais cela ne s’improvise pas, il faut prendre le temps d’y réfléchir : que faire ? Et le meilleur moment pour y réfléchir, c’est quand on prie et qu’on implore l’Esprit saint. Et là, il y a des maris qui se demandent : tiens, cette année, qu’est ce qui va changer pour que je me mette au service de la joie et du bonheur de ma femme ? Et puis il y a les mamans, les épouses, qui vont se dire : aujourd’hui, quel effort vais-je pouvoir faire pour travailler à la joie et au bonheur de mon mari ? Et puis les parents vont pouvoir se dire ça pour leurs enfants, et les enfants vont pouvoir se dire : tiens, cette année, comment je fais pour donner un peu plus de joie et de bonheur à mes parents ?
Mais, si on le fait en une minute, on n’aura pas le temps d’entendre l’Esprit-Saint, de faire silence et de demander à Dieu : « éclaire mon cœur, éclaire mon intelligence, pour que je choisisse aujourd’hui d’aimer. » Je vous propose de faire silence, peut-être de fermer les yeux et de demander cela : « Seigneur, éclaire-moi pour que je rayonne de Ton amour. »