Ascension du Seigneur – année C
Ac 1, 1-11, ps 46, He 9, 24-28 ; 10, 19-23, Lc 24, 26-43
Avec les enfants qui communient pour la première fois.
I – derniers gestes et derniers mots
Jésus s’en va, il disparait aux yeux des disciples. Avez-vous noté ce qu’était son dernier geste ? Il a « levé les mains, et il les a bénis » ; le dernier geste de Jésus est une bénédiction. Je vous pose cette question car si Jésus est notre ami, quand on est séparé de lui, son dernier geste est important. Avez-vous enregistré son dernier mot ? Quelle est sa dernière parole ? « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, c’est le cadeau que le Père vous a promis ».
Il nous dit « vous allez recevoir une force » et il nous bénit.
Et juste avant, il nous a donné une mission. « À vous d’être des témoins », il s’agit d annoncer au monde entier que Dieu est venu habiter au milieu de nous, qu’Il nous aime à la folie, qu’Il nous aime tellement qu’il est mort pour nous et qu’Il est ressuscité. Dernière question : À quel moment fait-il cela ? Après qu’il ait été ressuscité, juste après un repas. Quel repas ? Certainement un repas bien particulier, avec une bénédiction et un envoi en mission. On peut penser qu’au cours de ce repas, à nouveau il a pris le pain il l’a béni l’a rompu et l’a donné a ses disciples en disant : « prenez et mangez, ceci est mon corps ». Il a pris le vin, il a béni cette coupe : « prenez et buvez ceci est la coupe de mon sang ».
Cela nous dit quelque chose sur l’Eucharistie : C’est un cadeau immense que Dieu nous fait, Jésus lui-même qui se donne à nous, mais pas juste pour qu’on le garde. Vous le savez, on l’a dit 18 millions de fois. Ce cadeau nous le recevons pour être envoyés, que nous soyons des témoins, que nous portions cet amour que nous avons reçu et que nous le donnions aux autres.
II – L’Église, nous, est envoyée
C’est le moment, où l’Église – la communauté de ceux qui croient au Christ et qui veut le suivre et qui veut faire ce qu’Il demande -, est comme fondée, c’est le début de son action. Elle est envoyée.
Que doit faire l’Église ? d’abord, elle doit être connectée à sa tête, Jésus. Comment faire. On prend le temps de la prière, on vit les sacrements, on écoute la Parole de Dieu, et on mange tout cela. Et en particulier ce sacrement de l’Eucharistie. Chaque fois que l’on communie, avec le cœur ouvert, on est connecté un peu plus et un peu mieux à Jésus, à notre tête.
Vous le savez, ce qui connecte la tête au corps, c’est l’influx nerveux, c’est le sang. Dans l’Église, le sang, l’influx nerveux, c’est le cadeau de Jésus, l’Esprit-Saint.
Notre tête s’en va, on ne le voit plus, il monte au ciel, il disparait à nos yeux, et il nous dit deux choses : « je suis tous les jours avec vous, jusqu’à la fin du monde », et « je vais vous envoyer une force, celle de l’Esprit Saint ». En fait, il nous donne le moyen de rester connecté à lui, même quand on ne le voit pas.
Notre mission c’est de faire ce que veut Dieu. Et Dieu veut que nous soyons dans la joie et dans le bonheur. Mais on pourrait se dire ‘pourquoi ne le fait-il pas lui-même ?’.
En réalité, d’une part, il le fait. Et d’autre part, il a décidé d’avoir besoin de nous. Aucun de nous ne peut se dire ‘c’est bon, moi, j’ai pas besoin, je ne suis pas dans la mission’. Chacun de nous a cette mission particulière de donner joie et bonheur à ceux qui nous entourent. Et puis à ceux qui sont un peu plus loin. À ceux qu’on aime bien et ceux que l’on aime moins. C’est mission pour nous. Et si nous prenons cette mission au sérieux, si vraiment nous y travaillons, à aimer
aimer nos proches, aimer nos amis, dit Jésus, c’est facile, tout le monde est capable de le faire… ‘moi – dit Jésus – je vous demande d’aimer vos ennemis’. C’est un peu plus compliqué.
Et c’est pourtant cela notre mission. Et si l’on prenait cette mission véritablement au sérieux, le monde irait mieux. Mais pour cela il faut cela il faut se lancer. On a du mal à lâcher prise, on est tellement bien dans notre coquille, bien au chaud, entre nous… Il s’agit de nous donner.
III – Rester connecté à notre tête, qui est au Ciel
Se donner de cette manière-là, à la manière Jésus, c’est un peu difficile. Comment faire. Il faut se laisser aimer par Jésus, il faut le rencontrer souvent, il faut – je le redis – prendre le temps de la prière. Il faut – j’en parlais hier avec des paroissiens – choisir de donner 5 minutes au Bon Dieu, ou 10, ou 15 (il y a 96 ¼ heure dans une journée), donner un ¼ d’heure au Bon Dieu est-ce que c’est impossible ? Choisir de donner ¼ d’heure au Bon Dieu… le constat de ceux qui font ce pari, c’est que ce 1/4 d’heure ne manque jamais. Vous qui êtes mariés, qui avez des enfants, un travail, des engagements divers, … si vous me dites, ‘je vais faire deux heures de prière par jour’, je serais le premier à vous dire ’non, il ne faut surtout pas faire cela’. En revanche, si vous me dites ‘peut-être qu’1/4 d’heure ça pourrait le faire’, je peux vous garantir que ce ¼ d’heure (écoute de la parole de Dieu, ouverture du cœur à la présence de Dieu !) ne vous manquera jamais. Il y a quand même un petit pas dans l’inconnu, un petit pas dans la confiance à faire, car on a l’impression d’être complètement débordé, de ne plus en pouvoir… Et bien si je donne ce ¼ d’heure il ne me manquera pas, et peut-être même au contraire. Et je découvrirai que le Seigneur veut venir à ma rencontre, qu’il veut m’aimer, qu’il veut me combler.
Aujourd’hui, 11 d’entre nous vont recevoir pour la première fois l’Eucharistie ; et vous le savez, recevoir l’Eucharistie n’est pas un dû, c’est un cadeau que Dieu nous fait. Mérite-t-on ce cadeau ? pas vraiment. Parce qu’on est toujours un peu nul. Mais on est toujours invité à essayer de le mériter… on ne va pas y arriver ce n’est pas grave, mais il faut essayer. C’est pour cela qu’il y a ici devant l’autel un petit tas de graine. Il y en a pas mal d’ailleurs, vous avez bien bossé. Ces graines sont tous les petits efforts d’amour que ces enfants ont fait au cours des dernières semaines. Petits efforts d’amour qu’ils ont fait à l’école, à la maison, dans leur relation au bon Dieu. Nos efforts d’amour le Seigneur les prends et les emmène avec lui au Ciel.
Aujourd’hui Jésus est monté au Ciel, notre tête est au ciel et nous sommes sur la terre. Nous sommes les relais de Jésus qui veut aimer chaque homme. Et si nous n’assurons pas cette mission de témoins, de relais d’amour, personne ne pourra le faire à ma place. C’est notre mission… Elle n’est pas si facile, mais elle est possible, car au vu du tas de graine, cela doit marcher, on doit pouvoir faire ce petit effort d’amour, chaque jour, plusieurs fois par jour, et on peut se laisser aimer par Jésus, et on peut l’aimer en retour. Et lorsqu’on établit ce lien vertical alors naturellement le lien horizontal s’établit. Et vous remarquez que c’est une croix. Car aimer c’est toujours un sacrifice, c’est toujours un don, une offrande, qui est toujours douloureuse, elle nous comble de joie et en même temps elle nous fait mal. Mais c’est pour notre plus grande joie et notre plus grand bonheur, c’est pour la joie et la paix du monde.