Pour une Église synodale

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Passer d’une Église cléricale à une Église synodale ouverte au monde

I – Introduction

Homélie du pape François pour l’ouverture du synode des évêques

 « Faire Synode » signifie marcher sur la même route, marcher ensemble. Regardons Jésus sur le chemin, qui rencontre d’abord l’homme riche, puis écoute ses questions, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Rencontrer, écouter, discerner : trois verbes du Synode sur lesquels je voudrais m’attarder.
[…]
En commençant ce parcours, nous sommes aussi appelés à devenir experts dans l’art de la rencontre. Non pas dans l’organisation d’évènements, ou dans la réflexion théorique sur des problèmes, mais avant tout dans le fait de prendre le temps de rencontrer le Seigneur, et de favoriser la rencontre entre nous. Un temps pour donner de la place à la prière, à l’adoration – cette prière que nous négligeons tant : adorer, faire place à l’adoration –, à ce que l’Esprit veut dire à l’Église ; un temps pour se tourner vers le visage et la parole de l’autre, pour la rencontre en tête à tête, pour se laisser toucher par les questionnements des sœurs et des frères, pour s’aider mutuellement afin de nous enrichir de la diversité des charismes, des vocations et des ministères. Chaque rencontre – nous le savons bien –, demande de l’ouverture, du courage, de la disponibilité à se laisser interpeller par le visage et l’histoire de l’autre. Même si nous préférons parfois nous abriter dans des relations formelles ou porter un masque de circonstance – l’esprit clérical ou de cour : je suis plus monsieur l’abbé que père –, la rencontre nous transforme et nous suggère souvent de nouveaux chemin que nous n’avions pas imaginés parcourir.

Deuxième verbe : écouter. La vraie rencontre naît seulement de l’écoute. Jésus, en effet, se met à l’écoute de la question de cet homme et de son inquiétude religieuse et existentielle. Il ne donne pas une réponse “rituelle”, il n’offre pas une solution toute faite, il ne fait pas semblant de répondre poliment pour s’en débarrasser et continuer sa route. Il l’écoute simplement. Tant qu’il le faut, il l’écoute, sans hâte. Et – la chose la plus importante – Jésus n’a pas peur de l’écouter avec le cœur, et pas seulement avec les oreilles. D’ailleurs, il ne se contente pas de répondre à la question, mais il permet à l’homme riche de raconter son histoire personnelle, de parler de soi librement. Le Christ lui rappelle les commandements, et celui-ci commence à raconter son enfance, à évoquer son parcours religieux, la manière avec laquelle il s’est efforcé de chercher Dieu. Lorsque nous écoutons avec le cœur, c’est ce qui arrive : l’autre se sent accueilli, non pas jugé, libre de raconter son vécu et son parcours spirituel.

Interrogeons-nous, avec sincérité, dans cet itinéraire synodal : comment sommes-nous à l’écoute ? Quelle est la qualité d’écoute de notre cœur ? Permettons-nous aux personnes de s’exprimer, de cheminer dans la foi même si elles ont des parcours de vie difficiles, de contribuer à la vie de la communauté sans être empêchées, rejetées ou jugées ? Faire Synode, c’est emboîter le pas au Verbe fait homme, suivre ses traces en écoutant sa Parole avec les paroles des autres. C’est découvrir avec stupeur que l’Esprit Saint souffle toujours de façon surprenante, pour suggérer des parcours et des langages nouveaux. C’est un exercice lent, qui peut être laborieux, d’apprendre à s’écouter mutuellement – évêques, prêtres, religieux et laïcs, tous, tous les baptisés – en évitant les réponses artificielles et superficielles, les réponses prêt-à-porter, non. L’Esprit nous demande de nous mettre à l’écoute des demandes, des angoisses, des espérances de chaque Eglise, de chaque peuple et nation, mais aussi à l’écoute du monde, des défis et des changements qu’il nous présente. N’insonorisons pas notre cœur, ne nous blindons pas dans nos certitudes. Les certitudes nous ferment souvent. Écoutons-nous.

Lancement de la démarche par notre archevêque

[…] Il s’agit vraiment d’entrer dans un processus, d’acquérir peu-à-peu cette habitude de nous mettre à l’écoute les uns des autres, à tout niveau de l’Église, à l’écoute de ceux qui sont engagés dans l’Église, mais aussi à l’écoute de ceux qui sont un peu à la marge, ceux qu’on entend pas, à l’écoute des plus pauvres et aussi, pourquoi pas, de ceux qui nous regardent de l’extérieur. Mais, voyez-vous, le but de cette écoute mutuelle, c’est vraiment, et c’est là où c’est une démarche spirituelle, c’est de nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint, de dire au Seigneur au fond : « Seigneur, que veux-tu pour notre Église aujourd’hui ? […]

Démarche synodale : N’ayons pas peur (Eglise à Lyon – février 2022)

Notre église s’est lancée dans une démarche synodale inédite. Dans le contexte actuel, cette démarche fait naitre de grandes espérances chez certains, des doutes ou des craintes chez d’autres. A ceux-là, je voudrais dire : n’ayez pas peur ! Marchons ensemble et laissons-nous guider par l’Esprit Saint !
[…]  Chers frères et sœurs, je vous encourage à vous lancer dans cette aventure synodale. Les réticences peuvent se comprendre : il y a ceux qui ont peur de tout changement, ceux qui sont des « malades de la discussion » (cf. 1 Tim 6,4) et ceux qui veulent changer pour changer. Mais l’Esprit Saint, lui, sait où il veut nous mener. Si nous nous appuyons sur nos seules forces, nous ne pourrons pas relever les défis qui se présentent à nous dans ce monde en pleine mutation. Mais si nous nous appuyons sur l’Esprit Saint, sa puissance agira dans notre faiblesse et nous pourrons rendre grâce pour la façon dont Dieu a « ouvert aux païens la porte de la foi » (Ac 14,27).

 

II – Outils

Pour les curieux, le site du Vatican dédié au synode (malheureusement en anglais, espagnol ou italien)

Document préparatoire en français : Pour une Église synodale – Communion / participation / mission

Synode 2023 : une équipe diocésaine à votre écoute

Suite à l’ouverture du synode sur la synodalité en octobre 2021 par le pape François, une équipe diocésaine se tient à votre disposition pour vous aider à entrer dans cette démarche. Vous trouverez ici quelques outils et premières ressources.

 III – Notre paroisse : Vers une Église synodale ouverte au monde

A la demande de notre curé, quelques paroissiens se sont retrouvés avec l’équipe curiale pour lancer la démarche sur nos clochers.

Sous le regard de l’Esprit et dans la prière, voici les propositions retenues pour mettre en commun nos joies, nos difficultés, nos espérances pour l’Église, comme pour notre paroisse et notre diocèse  :

  • Organisation de réunions au niveau paroissial pour échanger sur les thèmes proposés par le diocèse
  • Encouragement à constituer de petits groupes, autour d’une personne, d’une équipe, … sur un thème choisi.

Vous pouvez d’ores et déjà retrouver ces thèmes sur le site du diocèse.

Dans un cas comme dans l’autre, il ne faut pas hésiter à inviter ceux qui, même loin de l’Église, sont intéressés par la démarche. Voici un moyen d’élargir notre vision.

Étape 1 : Démarche appréciative
de la vie et des projets de notre paroisse (de notre groupe)

Mercredi 26 janvier, nous avons eu notre première réunion synodale sur le thème « Apprécier la vie et les projets de notre paroisse (de notre groupe) ». Nous étions 35 personnes, dont l’équipe curiale.

Nous avons pris le temps en petits groupes d’échanger sur ce qui nous réjouissait dans la vie de la paroisse et à où nous nous sentions mal à l’aise, où nous vivions des incompréhensions. Après ce premier temps d’écoute de nos différences, nous avons cherché comment notre « être en Église » peut être plus heureux, plus fidèle à ce que le Seigneur en attend d’elle. Des « ajustements/modifications » ont été proposés dans le fonctionnement, dans les prises de décisions, … pour entendre les besoins de chacun et vivre plus heureux en Église et plus fidèle à l’Évangile.

Ce travail, fait dans la prière et sous la conduite de l’Esprit, correspond à l’étape d’écoute réciproque demandée par notre pape François. Elle se poursuivra par des étapes de discernement, aussi bien en paroisse qu’au niveau du diocèse, toujours dans la prière, sous le regard de l’Esprit et à plusieurs.

De ces échanges, nous pouvons déjà retenir que

– Pour retrouver « une Église qui fait envie », une Église joyeuse, il est nécessaire de prendre en compte la souffrance de tous : paroissiens, équipe curiale, … Cela demande que chacun puisse exprimer ses besoins et qu’un climat d’écoute, de confiance, de concertation soit encouragé.

– Toutes les sensibilités et les classes d’âges de la paroisse n’étaient pas représentées. Cette démarche de cheminer ensemble est importante pour notre Église et notre paroisse. Chacun y a sa place : il est important que, par notre témoignage, tous, nous nourrissions ces échanges.

Etape 2 : Après le rapport de la CIASE…
(CIASE : Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église)

Une rencontre est prévue en paroisse sur ce thème le
mercredi 16 mars 2022, 20h15 à la cure de Genas.

Nous partirons de la fiche proposée par le diocèse.

En conclusion de son travail, la CIASE a proposée  45 recommandations qu’elle estime à la hauteur du phénomène des violences sexuelles sur mineurs et personnes vulnérables au cours de la période étudiée, au sein de l’Église catholique en France. Pour plus d’informations, le rapport final et ces propositions se retrouvent sur le site de la CIASE.

Complément

D’autres groupes, structures se réunissent sur notre paroisse. Nous ne les connaissons pas toutes. N’hésitez pas à partager votre expérience et vos échanges pour qu’elles puissent alimenter aussi notre vie paroissiale. Vous nous les faites parvenir, nous les publions.