Accueillir la joie pour la donner

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par l’abbé Gaël de Breuvand
Homélie du 5 décembre 2021, 1er dimanche de l’Avent
avec les enfants qui préparent la 1ere communion

Ba 5, 1-9 ; ps125 ; Ph1, 4-6.8-11 ; Lc 3, 1-6

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Quand on entend la Première Lecture, normalement, un chant nous vient à la tête, à nos oreilles, immédiatement : « Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse. » 
On en parlait ce matin avec les parents : nous faisons face à un constat d’échec. On a l’impression que rien ne va bien. Et dans nos vies même, alors que nous désirons que l’amour soit vainqueur, eh bien, cela ne fonctionne pas ! Le Seigneur nous appelle : « Quitte ta robe de tristesse ! », pourquoi ? Parce que cette victoire de l’amour dans nos vies, cela ne dépend pas que de nous. Ce n’est pas par nos forces que nous pouvons y arriver. Et pourtant, tout le monde est appelé.

I – Se convertir pour laisser Dieu nous sauver

Écoutez cette parole [je vous invite à le relire, ce texte, vous connaissez cet outil-là, www.aelf.org : on a les textes de la messe pour tous les jours, et le dimanche en particulier] : « Debout, Jérusalem », Jérusalem, c’est la communauté de ceux qui sont sauvés, Jérusalem, c’est l’Église, finalement, avec le Christ à sa tête : « Debout, Jérusalem, tiens-toi sur la hauteur, regarde vers l’Orient, vois tes enfants, nous tous, rassemblés du couchant au levant ». Tous les enfants de la Terre sont invités à se réjouir, parce que Dieu vient à notre rencontre, Dieu veut faire gagner l’amour dans nos vies.

On a entendu – vous connaissez – Jean le Baptiste : Jean c’est celui qui baptise, le baptiseur. Nous l’avons entendu, nous sommes en l’an 15 sous l’empereur Tibère, à l’époque où Ponce Pilate est gouverneur de Judée, Hérode… – On est très précis, on peut faire de l’Histoire avec ça ! – et du coup, on sait que la date dont parle saint Luc, c’est 28 ou 29, parce qu’on ne sait pas exactement quand cela commence l’année : parfois cela comme au 1er janvier, parfois au premier avril, la date peut changer. Mais 28 ou 29, voilà qu’un homme empli de Dieu – c’est Jean – se met à annoncer : « Ouvrez vos cœurs, changez vos cœurs, rendez droits les sentiers du Seigneur ». Alors, c’est très intéressant, car le début, c’est ça : « Voix de celui qui crie dans le désert », c’est bien de Jean qu’on parle, Jean qui baptise, il est dans le désert, et il crie : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » : ça, c’est le travail que nous avons à faire.

Et puis ensuite : « tout ravin sera comblé, toutes montagnes et toutes collines seront abaissées ». Qui est le sujet ? Ce n’est plus nous, c’est Celui qui sauve, c’est Jésus. En fait, il s’agit de lui ouvrir la porte, pour que Lui puisse faire le reste. Alors, tout n’est pas magique, tout ne va pas se faire en un jour. Mais le Seigneur travaille nos cœurs ; à une condition, une seule : c’est que nous acceptions qu’Il le fasse. « Tout être vivant verra le Salut de Dieu ». Il s’agit de laisser Dieu continuer son Œuvre.

II – La joie du pasteur qui voit l’œuvre de Dieu s’accomplir

On a eu une Deuxième Lecture – qui a été très bien lue – c’est cette lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens. Saint Paul n’est pas resté longtemps chez les Philippiens, dans la ville de Philippe, et puis, quand il leur écrit, on se rend compte qu’une belle amitié s’est tissée. Écoutez ce que moi, je dis à propos de vous – en fait voilà ce que moi je pourrais dire de vous ! – et il leur dit : « chaque fois que je prie pour vous, à tout moment, c’est avec joie que je le fais. » Pourquoi ? Parce que, “j’en suis persuadé, dans vos cœurs, le Christ est au travail, et que vous voulez laisser le Christ changer vos vies,

Alors oui, je suis dans la joie, parce que cette annonce de l’Évangile, – c’est pour elle que j’ai été envoyé ici à Genas ! [Chassieu, Saint-Bonnet Saint-Laurent, Colombier-Saugnieu…]. Parce que, quand la Parole de Dieu porte du fruit dans le cœur de chrétiens – ou de non chrétiens, d’ailleurs – il y a quelque chose du royaume de Dieu qui s’agrandit, qui s’accomplit.

III – La conversion dans les petits actes concrets

Alors, moi, je demande dans ma prière que l’amour de Dieu grandisse encore un peu chez vous, que vous puissiez faire un petit pas de plus, pour Lui. Que vous soyez plus ami avec Lui ; nous sommes le 5 décembre, et dans 20 jours, on sera le 25 décembre ; et le 25 décembre, c’est Noël ! Dans vingt jours, c’est Dieu qui nous fait un cadeau, le plus grand cadeau qui soit : Il donne un grand frère, Il nous donne Son Fils, Il nous donne Sa vie. Aujourd’hui, nous sommes le 5, il nous reste vingt jours pour rendre droits les sentiers du Seigneur, pour qu’Il vienne pleinement habiter nos cœurs.

Il nous reste vingt jours… alors, comment est-ce qu’on peut faire ? Il y a un certain nombre d’entre vous qui ont reçu un calendrier de l’Avent, dans lequel il y a une petite image à coller, mais pas uniquement. Il y a une petite page à lire, et un petit effort à faire. Je crois que, cette semaine, c’était être poli avec ses parents. Je pense que tous les parents signent ! Être serviable, gentil avec ses parents, être agréable, c’est un effort, hein ? De fait, c’est une décision, et quand on est poli avec ses parents, on obéit au quatrième commandement : « tu honoreras ton père et ta mère ». En fait, c’est valable pour les plus âgés aussi, cela concerne les parents. Nous avons aussi des parents, nous pouvons leur être attentifs. Et puis, si nous n’avons plus de parents, il suffit de retourner la chose et d’être attentif à ses enfants !

Et donc pendant une semaine, faire une petite attention, à chaque fois, au réveil, dire ‘Seigneur, je veux, parce que je veux être Ton ami, je veux donner une petite attention, une petite politesse, de la joie à mes parents, pendant une semaine’. C’est un acte d’amour. Et puis, la semaine prochaine, il y aura un autre effort !  Alors, quand le Seigneur reviendra – ce ne sera pas encore parfait – mais Il trouvera déjà la porte ouverte.

C’est ma prière, pour chacun de nous : que nous sachions préparer le chemin du Seigneur, qu’on sache rendre droits ses sentiers, pour que Lui, Dieu, puisse combler les trous, araser les collines, qu’Il puisse se faire une autoroute dans nos cœurs, et que nous soyons ainsi Ses témoins.