Coeur de Jésus, brûlant d’amour

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Homélie 13 juin 2021, solennité du Sacré-Cœur de Jésus, année B
par l’abbé Gaël de Breuvand
avec les enfants du caté, pour la dernière rencontre de l’année !

<Os 11, 1.3-4.8c-9 ; Is 12, 3 ; Ep 3, 8-12.14-19 ; Jn 19, 31-37

Solennité du Cœur de Jésus… Pourquoi est-ce qu’on fête le cœur de Jésus ? C’est bizarre de ne fêter qu’une partie de quelqu’un ! On pourrait fêter Jésus tout entier ? Mais non, on choisit de fêter aujourd’hui le cœur de Jésus. Pourquoi ? Parce que, chez nous, quand on parle du cœur, on pense à l’amour, vous êtes d’accord ? Quand on parle du cœur, on pense à l’amour, et l’amour, c’est la chose la plus importante de nos vies, n’est-ce-pas ? C’est la chose la plus importante de nos vies !

I – Révélation biblique : Dieu aime !

En réalité, il est très difficile de croire que Jésus nous aime… Avant que Jésus ne soit là, quand on va du côté de la Chine, de l’Inde ou de l’Amérique du Sud, avant qu’ils ne connaissent Jésus, ils ne croyaient pas que Dieu nous aimait. Pour eux, Dieu était distant, sévère, peut-être même violent ou brutal. Vous avez étudié un peu l’Histoire grecque, non ? Vous connaissez Zeus, Jupiter, etc. ? Ce ne sont pas des dieux très sympathiques. Ils sont drôles, mais ils ne sont pas sympas. Et, de fait, ces dieux-là n’aiment pas les hommes. Et puis, il y a le petit peuple hébreu, le petit peuple juif : eux, ils ont entendu dire, par les prophètes, que Dieu les aimait. Je ne sais pas si vous avez bien entendu la Première Lecture ? C’est le prophète Osée, qui raconte ce que Dieu lui dit. Dieu lui dit « Oui, j’ai aimé Israël, dès l’enfance, ce petit peuple hébreu, je l’ai aimé dès qu’il était tout petit et tout faible. Et je l’ai traité comme Mon enfant, comme Mon Fils » ; Dieu est comme notre père, et les papas aiment leurs enfants, vous êtes d’accord ? Normalement, en tous les cas… Et c’est encore mieux, Il dit : « Je traitais Israël comme un nourrisson, comme un tout petit bébé que je mettais contre ma joue, contre ma poitrine ». Dieu se présente là aussi comme une maman. Il aime Son peuple, Il aime les hommes, Il aime chacun de nous comme un petit enfant, comme un père, comme une mère, aime son petit enfant. On découvre que Dieu aime !

II – face à la tentation d’oublier l’amour de Dieu, Jésus dévoile son cœur.

Mais, cela, on a tendance à l’oublier souvent. Souvent, on se redit : mais Dieu est tellement différent, tellement grand, tellement beau, – et c’est vrai tout cela ! – que, quand même, Il doit être un peu sévère… Et, tout au long de l’Histoire de l’Église, on a eu ce retour en arrière : cela a été la période des Jansénistes, des protestants et des Luthériens. C’est toujours cette idée que Dieu est d’abord sévère ; mais ça, ce n’est pas vrai. Alors, dans les années 1670-1672, Jésus est venu redire aux chrétiens à quel point Il nous aimait. Il est apparu en France, dans une petite ville, à Paray-le-Monial, pas très loin. Il est apparu à une petite sœur, sœur Marguerite-Marie, et Il lui a montré Son Cœur. Il lui a dit : « Regarde Mon Cœur, ce Cœur qui tant aimé les hommes, qui vous aime tant, ayez confiance en Moi. » Et, d’ailleurs, quand on prie le Sacré Cœur, on peut dire « Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Toi. » On peut avoir confiance en Lui ! Il nous aime. Il nous aime comme un homme : parce que Jésus est homme, donc Il nous aime comme un ami, comme un frère, comme le meilleur des frères, comme le meilleur des amis, Il nous aime comme un confident : on peut Lui dire tout ce qu’on a besoin de dire. Il nous aime comme un consolateur : on peut aller pleurer dans Ses bras. Il nous aime comme un Sauveur, parce qu’Il peut nous sortir des difficultés. Mais la plus grande difficulté, c’est toujours celle du manque d’amour. Jésus, c’est un cœur d’homme qui est aussi dans le cœur de Dieu. Dieu nous aime.

III – Regarder Jésus, pour devenir semblable à Lui

Alors, pourquoi est-ce que l’Église nous propose de regarder le Cœur de Jésus ? Ce cœur qui a été transpercé le jour sur la Croix, et il en est sorti de l’eau et du sang. Très vite, on s’est dit : en fait, l’eau, ça représente le baptême, et le sang, cela représente l’Eucharistie : les deux grands cadeaux de l’Esprit Saint, les deux grands cadeaux d’amour viennent du Cœur de Jésus. Vous avez été baptisés, vous avez été plongés dans l’amour de Dieu. Vous allez communier ? Vous allez recevoir l’amour de Dieu dans votre vie, ce n’est pas mal, non ? Et Jésus ne fait pas semblant de nous aimer. Le dernier texte est un peu dur, l’Évangile. Jésus est mort sur la Croix, et comme on veut s’assurer qu’Il est vraiment mort, on Le transperce. Jésus n’a pas fait semblant de nous aimer, Il s’est fatigué jusqu’au bout, comme un père se fatigue pour ses enfants, comme une mère… encore plus ! Il aime à fond, jusqu’au bout. Quand on veut être vraiment ami avec quelqu’un, il faut prendre du temps avec lui, il faut se fatiguer pour lui, pour lui donner de la vraie joie et du vrai bonheur. C’est ce que Jésus fait pour nous.

Alors, pourquoi on regarde Jésus ? Pour essayer de faire comme Lui. Et pour trouver la joie, ça, c’est saint Paul qui le dit dans le petit texte que l’on a entendu. « Que le Christ habite dans nos cœurs ; restez enracinés dans l’amour, vivez l’amour, soyez établis dans l’amour – donc cela veut dire fatiguons-nous, en somme – ainsi vous serez capables de comprendre quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, et la profondeur et… – en fait saint Paul, là, n’a plus de mot, il est obligé de s’arrêter – vous connaîtrez ce qui dépasse toutes les connaissances, vous connaîtrez l’amour de Dieu, l’amour de Jésus. » Et, alors, quand on connaît l’amour de Jésus pour nous, on devient capable d’aimer comme Lui. Quand on le connaît : cela veut dire : pas seulement avec notre intelligence, mais quand on le connaît avec notre cœur.  Parce que, notre cœur et Son cœur, nous prions pour qu’ils soient connectés, unis : que notre cœur soit semblable au Sien !