Homélie Dimanche de Pâques 2021
Par l’abbé Gaël de Breuvand
I – la fête des fêtes
Quelle bonne nouvelle, mes frères, le Christ est ressuscité ! On est presque un peu habitués, en fait…. Mais, réalisons bien : le Christ est ressuscité ! Et c’est tellement une bonne nouvelle, que tous les ans nous fêtons cela ! Donnez-moi une autre fête qui a plus de 2000 ans… Et non seulement nous prenons ce jour du dimanche de Pâques pour le fêter, mais en plus, c’est une fête qui dure une semaine : tous les jours, jusqu’à dimanche prochain, c’est Pâques ! Alors, tous les jours, on peut manger des chocolats ! tous les jours, on peut faire… ce qu’on fait un dimanche : vous savez ce qu’on fait le dimanche : on donne un peu sa journée au Bon Dieu. C’est bien, les élèves n’ont pas besoin d’aller à l’école, cette semaine (on peut travailler un petit peu quand même !) vous pourrez être à la maison, et vous pourrez donner un petit peu de votre temps au Bon Dieu, comme on le fait le dimanche ; pour Le rencontrer, Lui, Jésus, Jésus qui était mort : nous avons fait mémoire de cela vendredi : c’était une célébration lumières éteintes, sans musique, avec un tout petit peu de chant, le moins de chant possible. Et Jésus, qui était mort, est vivant ! Il est vivant : et Il est tellement vivant, qu’Il veut nous rencontrer aujourd’hui.
II – rencontrer Jésus en 4 moyens
Alors, je vais vous parler justement des moyens de Le rencontrer, Lui, le Seigneur Jésus. Parce qu’il y en a parmi vous que je connais bien – je les vois souvent – il y en a que je connais un peu – je les vois de temps en temps – et il y en a – et je suis très heureux de vous voir ! – que je ne vois jamais, et aujourd’hui, c’est bon ! Eh bien, du coup, voilà, écoutez ces petits moyens de rencontrer Jésus au quotidien, dans nos vies : c’est Lui qui nous les a donnés, parce qu’il est ressuscité, qu’Il est vivant aujourd’hui, et qu’Il est une Personne avec qui on peut interagir. Alors, Jésus, je Le rencontre dans ma prière personnelle : quand est-ce qu’on prie ? Vous le savez ? Tous les jours ? Oui, tous les jours, et même plusieurs fois par jour, on peut tourner son regard vers Dieu et se rappeler qu’Il est là, Il est vivant, et Il veut mon bien, ma joie, Il m’aime ! « Seigneur, Tu m’aimes ! Eh bien, moi aussi je vais T’aimer : je ne suis pas très fort… aussi, aide-moi pour cela ». Prier, Le rencontrer, ce n’est pas seulement « dire des prières », « réciter »… non, c’est vouloir Le rencontrer face à face… et parfois on s’ennuiera dans la prière… ce n’est pas grave ! puisque Jésus est là !
Rencontrer le Seigneur : cette semaine, on peut encore vouloir rencontrer le Seigneur en utilisant notre Bible, la Parole de Dieu ; en fait, ce sont des moyens complémentaires : si on ne fait que prier, il va nous manquer des choses ; si on ne fait que lire la Parole de Dieu, il va nous manquer des choses : l’un et l’autre se nourrissent : si je prie, je suis plus facilement concentré sur la Parole de Dieu, et si je lis la Parole de Dieu, j’aurai des choses à « voir » dans ma prière ! J’ouvre ma Bible, chaque jour. Il y a une dizaine de récits de résurrection, d’apparitions de Jésus aux disciples, comme celui d’aujourd’hui, où on ne voit pas Jésus, d’ailleurs, et d’autres où on voit Jésus : il y en a une dizaine ; il y a huit jours depuis Pâques jusqu’à dimanche prochain : pourquoi pas un par jour ? Lire ces récits de résurrection, rencontrer Jésus dans sa Parole !
Troisième moyen de Le rencontrer : dans la vie des sacrements, des « cadeaux » que Dieu nous fait : le sacrement de l’Eucharistie, qui nous est donnée, non pas une seule fois par an à Pâques, qui ne nous est pas donnée seulement pour la Première Communion, mais qui nous est donnée pour tous les jours, qui nous est donné pour tous les dimanches. C’est une nourriture ; et si je me disais, « ah, pour moi, une fois, c’est bon : en ce qui concerne la nourriture du corps, une fois par an, ça suffit »… Eh bien, moi, ça ne me suffirait pas, je ne sais pas pour vous… Eh bien, avec la nourriture du cœur, avec l’Eucharistie, c’est un peu pareil : nous sommes appelés à communier souvent ! D’autres sacrements : le sacrement de Réconciliation, le sacrement qui me remet sur le chemin, le sacrement qui me permet d’accueillir Dieu dans ma vie.
Donc, là, pour l’instant, on en est à trois moyens : et puis, il y en a un quatrième, et celui-là, il est tout aussi essentiel que les autres : c’est la relation aux frères : de fait, rencontrer Dieu, c’est rencontrer mes frères, et rencontrer mes frères, c’est rencontrer Dieu. Mon frère – ou ma sœur – est la perle précieuse que Dieu aime, et je suis invité à l’aimer de la même manière… Vous le savez comme moi : il y a des « perles » qui sont aimables et très agréables, et puis il y a des perles…ah, ça ‘le fait pas’, quoi ! des belles-mères et des belles-filles, mais pas que !!! C’est parfois compliqué d’aimer celui qui est là, près de moi : il est parfois même insupportable ! Et pourtant je suis appelé – par le Christ ! – à l’aimer, parce que, dans cette personne-là, même très désagréable, Jésus est caché, Il est présent… Et non seulement l’aimer, – si je dis « j’aime quelqu’un » et que je ne fais rien, ça ne marche pas – il faut que je me mette à son service. Nous sommes là pour porter les fardeaux les uns des autres, c’est ce que dit saint Paul. Nous sommes là pour nous entraider, et avancer ensemble sur le chemin de la joie et du bonheur ; nous sommes invités à nous mettre au service de celui qui est le plus pauvre, le plus isolé, le plus mal-aimé…
III – 4 piliers pour une vie stable
c’est comme un tabouret : le tabouret, il a quatre pieds : si j’enlève un pied, et que je veux m’asseoir sur le tabouret, qu’est-ce qu’il se passe ? Eh bien, il y a de bonnes chances que je me casse la margoulette ! Paf ! par terre ! Et donc, j’ai besoin de mes quatre pieds : j’ai besoin du service du frère, j’ai besoin des sacrements, j’ai besoin de la prière, j’ai besoin de la Parole de Dieu : des quatre… Alors, vous allez me dire, « ah, c’est compliqué, tout ça ! non, on va juste revenir l’année prochaine, ça ira bien ! »… On peut le faire… Mais, Jésus est mort et ressuscité pour nous, et ce n’était pas pour rire ! Et Il nous appelle ! Soyez sûrs que son appel, c’est un appel vers la vraie joie : nous ne regretterons pas d’avoir tourné – définitivement – nos cœurs vers Lui : on se cassera la figure, il y aura des moments où on va oublier un des pieds du tabouret… mais le Seigneur est là, et Il nous relève… c’est ça, la Bonne Nouvelle de la Résurrection ! La mort est vaincue ! Tous mes moments d’égoïsme, tous mes moments d’isolement, tout ça, c’est vaincu !
Nous sommes appelés à la vraie joie, et cette joie, elle est déjà commencée maintenant, et du coup, il faut que j’en parle : faire comme les saintes femmes, faire comme Marie-Madeleine, faire comme Pierre et le disciple qu’Il aimait, annoncer : « nous n’avons pas trouvé son Corps : Il est ressuscité ! » Et Il est ressuscité aussi dans ma vie, pour que je sois un témoin de l’Amour, un relais de l’Amour : c’est ça, notre vie, c’est ça, notre joie !
IV – envoi en mission des baptisés
Un tout dernier mot, tout particulièrement pour Raphaël, Anaïs, Joëly, et Timothée : ils vont être baptisés dans quelques instants, baptisés, plongés dans l’Amour de Dieu, afin d’être, en Christ, prêtres, prophètes, et rois ; ce que nous sommes déjà tous, nous chrétiens : prêtres : nous sommes prêtres en Jésus, parce que nous portons le monde au Père dans notre prière ; nous sommes prophètes parce que nous accueillons la Parole de Dieu dans nos vies, et que nous en témoignons, et que nous voulons en rayonner – parfois ça racle, mais le Seigneur est là pour nous soutenir – ; nous sommes rois, non pas assis sur notre caillou en attendant que les brebis viennent nous servir, ça ne marchera pas : nous sommes rois parce que nous voulons faire comme Jésus et nous mettre aux pieds de nos frères pour les servir…