Homélie du dimanche des Rameaux

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par l’abbé Gaël de Breuvand
à partir des textes de l’année B
Mc 11, 1-10 ; Is 50, 4-7 ; Ps 21 ; Ep 2, 6-11 ; Mc 14, 1 – 15, 47

I – qui est Jésus ?

Alors, on a entendu une longue lecture d’évangile, n’est-ce pas, les enfants ? C’était deux chapitres entiers de l’Évangile selon saint Marc ! Et, dans l’Évangile, c’est la partie la plus importante : c’est certainement celle qui a été écrite en premier, car les disciples de Jésus, la première chose dont ils ont voulu se parler, c’était cet événement : comment Jésus a vécu son dernier repas, comment Il a été arrêté, comment Il a été jugé, comment Il a été condamné à mort, mis sur la Croix, déposé au tombeau. Et puis, du coup, c’est la première chose qu’on a mise par écrit ; et puis on s’est dit qu’on allait rajouter ce qui s’était passé avant, pour qu’on comprenne bien ce qui se passe. Qu’on comprenne que Jésus, quand Il est jugé et condamné à mort, Il est innocent, Il n’a rien fait, au contraire, Il n’a fait que du bien. En fait, tout l’évangile selon saint Marc, et la Passion en particulier, essaie de répondre à la question « Mais qui est Jésus ? ». C’est d’ailleurs une question qu’on entend plusieurs fois : « Qui es-tu ? » Alors, on lui demande : « Est-ce que tu es un roi ? » « C’est le prophète ». On Lui demande aussi : « est-ce que tu es Fils de Dieu, est ce que tu es Messie ? » Et, de fait, l’évangile selon saint Marc répond à cette question. Au verset 1 du chapitre 1, on a le titre de l’évangile : Évangile, Bonne Nouvelle, Heureuse Annonce de Jésus le Christ, le Fils de Dieu. Et pendant toute la première partie de l’Évangile, du chapitre 1 au chapitre 8, on découvre peu à peu que Jésus est Messie. Et c’est Pierre qui dira : « Tu es le Messie ». Il l’a reçu, c’est un cadeau que Dieu lui a fait, de comprendre ça. Et puis, dans la suite de l’Évangile, du chapitre 8 au chapitre 16, on va découvrir que Jésus, comme Messie, est particulier, et c’est le centurion – on l’a entendu, quelqu’un qui ne croit pas au dieu des Juifs – d’ailleurs, qui dira « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ». Il est Fils de Dieu.

II – faire mémoire de la passion de la mort et de la résurrection du Seigneur

Alors, nous sommes invités, aujourd’hui et toute cette semaine, à faire mémoire de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Fils de Dieu. Pourquoi ? Est-ce que c’est juste : on se souvient, c’était une belle histoire, et puis aujourd’hui c’est fini ? Non… En fait, chaque fois que nous entrons en Semaine Sainte, nous entrons dans le temps du Christ. Aujourd’hui, ce sont les Rameaux. Il y a un peu moins de 2000 ans, c’était les Rameaux, et demain, lundi, à la messe, on lira un texte de ce qui s’est passé le lundi après les Rameaux, et puis le mardi, on lira un évangile du mardi, etc. Et le jeudi soir, on lit l’évangile de la Cène, et le vendredi, on relit la Passion. Et le samedi et le dimanche matin, on lit le texte de la Résurrection : nous sommes en temps réel. Et ce qui s’est passé il y a presque 2000 ans, eh bien, ça se passe pour nous aujourd’hui. Et quand Jésus parle, c’est à moi qu’Il s’adresse, à vous aussi, à chacun de nous. C’est ça : ce n’est pas simplement un souvenir lointain, c’est une mise en présence, nous sommes en actes, c’est actualisé pour nous. Alors, du coup, Dieu est Dieu, Il est Fils de Dieu, c’est ce que nous disait saint Paul dans la Lecture. Vous savez : « Il a la condition de Dieu, Il est Dieu et Il s’est fait homme, et Il a été jugé comme un bandit, comme un criminel, et Il est mort comme le dernier des derniers. » Il est devenu obéissant – on l’a chanté – « obéissant jusqu’à la Mort et la mort de la Croix ». Mais, Il est Dieu, Il est Dieu, Il est Dieu.

III – A genoux devant Dieu pour mieux être relevé

Et le Seigneur, notre Dieu, l’a exalté, et c’est pour cela que l’on se met à genoux. On s’est mis à genoux pendant l’évangile : c’est assez rare que l’on se mette à genoux pendant l’évangile, mais on peut se mettre à genoux, en fait, seulement devant Dieu ; et comme nous reconnaissons que Jésus est Dieu, eh bien, l’on se met à genoux devant Lui. Un chrétien ne se met à genoux devant rien ni personne, en tout cas pas devant les puissances de la Terre, pas devant les gouvernants et les politiques, on ne se met pas à genoux devant la télévision ou l’ordinateur, on ne se met pas à genoux devant toutes nos idoles, mais nous choisissons de nous mettre à genoux devant Dieu parce que Dieu nous aime, parce que Dieu veut nous relever. En fait, si on ne se met jamais à genoux, on ne peut pas être relevé. Vous le comprenez bien, se mettre à genoux, c’est une démarche physique, mais c’est surtout une démarche du cœur. Quand on se met à genoux physiquement, c’est pour pouvoir préparer notre cœur. Dans l’évangile selon saint Marc, le moment le plus important c’est le récit de la Passion qui nous dévoile que Jésus est Fils de Dieu. Ce Fils de Dieu, nous pouvons nous mettre à genoux devant Lui. Mais pourquoi ? Parce que nous voulons L’accueillir dans notre cœur. On est d’accord ? Est-ce que c’est facile ? Non, c’est un travail de tous les jours ! Comment est-ce que je fais pour accueillir Jésus dans mon cœur ? Certains ont la réponse… Et oui, il faut prier, il n’y a pas de doute. Il faut laisser un peu de temps au Seigneur pour nous polir le cœur, pour en faire un réceptacle, un sanctuaire, un temple. Et quand Il est installé en nous, eh bien, nous pouvons nous mettre à Son service, nous pouvons être Ses collaborateurs.

Et je termine avec ça : vous avez vu, Jésus est rentré à Jérusalem, et de quoi a-t-Il eu besoin quand il rentré solennellement dans Jérusalem ? Il a eu besoin d’un petit âne ; eh bien, nous sommes tous invités à être Ses petits ânes et à porter Jésus sur notre dos. En nous rappelant que, quand on nous dit merci, ce n’est pas nous, c’est Jésus que nous portons. Mais Jésus a besoin de nous : parce que s’Il n’avait pas eu l’âne, Jésus aurait été trop petit par rapport à la foule. Nous sommes invités à être Ses petits ânes, le Seigneur nous appelle et dit : « J’ai besoin de toi » et, nous, on peut Lui répondre : « Oui, Seigneur, je veux bien être, pour Toi, un petit âne. »