Messe de l’Aurore de Noël

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Is 62, 11-12; ps 96 ; Tt 3, 4-7 ; Lc 2, 15-20

par l’abbé Gaël de Breuvand

Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.

La liturgie de la fête de Noël nous propose 3 messes différentes :

I – La Nativité dans l’intimité

Cette nuit, Jésus nait et personne n’est au courant… de là à savoir que c’est le Fils de Dieu ! Il y a bien quelques bergers qui ont vu des anges, mais à l’époque, le berger – dans la tradition des hébreux – ce n’est pas quelqu’un digne de foi. On ne peut pas vraiment le croire. Ainsi personne n’est au courant. C’est quelque chose qui s’est passé dans l’intimité : marie Joseph et l’enfant qui vient de naitre. Il y a 9 mois, Marie a eu la visite de l’ange, elle a reçu cette grande grâce, cette grande présence de Dieu, qu’elle a ressenti de tout son être… et depuis l’ange est parti, « l’ange la quitta », et ce bébé nait normalement. Alors c’est toujours un miracle que d’avoir un bébé dans les mains, mais ce bébé comme « grand signe » de la présence de Dieu ?! Mais les anges ont fait cette annonce : « Un enfant nous est né, c’est le Christ, le Seigneur », celui qu’on attend.

II – les bergers, canal de la Grâce

Et là nous sommes avec les bergers, les anges viennent de s’en aller. Et nous sommes nous aussi à la crèche ; et les bergers se disent entre eux : « allons voir ». Quelle bonne idée ! ils ne se rendent pas compte, mais en faisant cela ils deviennent les intermédiaires, les propagateurs de la grâce. En fait, ils se déplacent comme des envoyés de Dieu auprès de Marie et Joseph. Car à ce moment-là, spirituellement, Marie et Joseph sont là en train de se dire : il parait que c’est le Fils de Dieu, mais ça ne se voit pas. Et là les bergers viennent comme les conforter, comme donner une piqure de rappel à leur foi. Ils sont des « anges » sur ce coup-là, car un ‘ange’ c’est un ‘envoyé’ angelos. « Ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient » ‘tous ceux’… ? Il y a Marie et Joseph. On ne nous parle pas d’autres personnes… le bœuf et l’âne ? mais ils ne sont pas dans l’évangile.
« Et Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». Et c’est ce qui va lui permettre de vivre, d’avancer dans la foi, dans la relation au Père tout au long de sa vie, y compris aux moments difficiles, vous le savez au pied de la croix.

III – Soyons les bergers de notre temps

Alors en ce petit matin, demandons au Seigneur…
Premièrement, d’obtenir la grâce d’être conforté dans notre foi, par le témoignage d’autres.
Deuxième grâce, demandons au Seigneur d’être nous aussi des bergers, que nous puissions être des témoins et conforter les autres dans leur foi, même si nous ne nous en rendons pas forcément compte.
Troisième grâce, pour notre monde : grâce de paix, une grâce de dévoilement : Que notre monde découvre que ce qui compte vraiment, c’est de garder les yeux fixés vers le Ciel. Et je conclue avec cela. Car si nous n’avons pas les yeux fixés vers le ciel, il nous manque le montant vertical de la croix… et alors il sera très difficile de tenir les bras ouverts et d’entrer véritablement en relation avec les autres. Notre monde, je pense, manque terriblement de regards vers le Ciel.

Alors nous ne pouvons pas changer les autres. Mais nous pouvons nous changer nous-même : levons les yeux, soyons d’autres Christ, soyons le pont qui unit la terre et le Ciel. Et nous ne pouvons être ce pont que parce que Jésus est en nous, vit en nous, se déploie en nous. Alors accueillons le Christ dans nos vies.