Rentrée paroissiale – 27e dimanche du TO

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Homélie du 4 octobre 2020.
Entre 5’35 et 8’13, on cherche une solution pour remettre le courant… On ne trouve pas, c’était une coupure de secteur. le prédicateur monte en chaire pour être entendu !

Is 5, 1-7 ; ps 79 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-43

Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.

I – Une hisoire d’Alliance

Dans la tradition des Hébreux et des Juifs, lorsqu’on parle d’un vigneron et de sa vigne, cela désigne l’amour qu’il doit y avoir entre un homme et sa femme. Et aujourd’hui, Jésus nous parle d’une vigne, et de vignerons. Jésus, finalement – on ne le voit pas immédiatement – nous explique que la relation entre Dieu et nous, c’est une relation d’alliance, comme quand un homme et une femme se marient. Et quand on veut faire alliance, eh bien, vous le savez, il faut être libre, savoir à quoi on s’engage. Et puis, si on est allié, il faut être fidèle et ne pas laisser tomber l’autre, car finalement une bonne alliance est une alliance qui dure toujours. Et enfin, une alliance, et on le voit bien dans une famille, ça porte du fruit, et cela amène des enfants.

Le Seigneur Dieu veut faire alliance avec nous, avec chacun de nous, et Il nous appelle, et Il nous a appelés dès le premier jour. Quand Jésus parle de cette alliance, Il dit que le maître a préparé une vigne et l’a confiée à des vignerons. Ces vignerons, on peut entendre – on voit ! – Jésus dire : ce sont les grands chefs, ce sont les prêtres. Mais pas seulement ! Les vignerons, ce sont tous ceux qui sont appelés à travailler à la vigne ; et nous sommes, tous, appelés à travailler à la vigne ! Nous sommes, tous, appelés à aider les autres, à être dans une relation d’alliance avec Dieu et dans une relation d’alliance avec les autres. Est-ce que vous comprenez ? Nous avons, tous, cette mission de recevoir la joie de Dieu dans nos vies, et de la donner aux autres. Vous êtes d’accord ? C’est notre mission. Et il se trouve qu’on ne le fait pas très bien, et c’est ce que Jésus nous dit : comme les vignerons font un petit peu ce qu’ils veulent, Dieu, le maître, envoie des serviteurs. Et on maltraite ces serviteurs. On les insulte, et on fait toujours comme on veut… et ce n’est pas toujours ce qu’il faut faire. Et le Seigneur envoie encore des serviteurs, et on va même jusqu’à les tuer. Enfin, le maître envoie Son fils : on sait que Dieu nous a envoyé Son fils. Et qu’est-ce qu’il est arrivé au Fils de Dieu ? On l’a tué, et Il est mort sur une croix. C’est cela, l’histoire de la vigne et des vignerons, cela nous parle de cette histoire d’alliance entre Dieu et nous.

Cette alliance qui a commencé avec Adam et Ève, qui ont reçu la mission de garder un jardin, et qui, finalement, ne l’ont pas très bien gardé. Mais Dieu ne les laisse pas tomber, et Il leur envoie d’autres serviteurs. C’est l’histoire de Noé, d’Abraham, puis c’est l’histoire de Moïse. Cela vous dit quelque chose, tout cela ? C’est l’histoire du roi David, celle des prophètes, et c’est, enfin, l’histoire de Jésus. Et toute cette histoire, on dit que c’’est une histoire d’alliance : c’est le nom même de notre livre saint, qui est d’abord une Parole. Ce n’est pas un texte mort, c’est une Parole vivante. On l’appelle Ancien Testament et Nouveau Testament, car « testament » et « alliance » en latin, en grec, et en hébreu, c’est le même mot. En français, on dit « testament » pour le lien entre celui qui est mort et ses descendants. En latin, en grec, en hébreu, le « testamentum », c’est l’alliance entre les vivants. L’ancienne alliance, la nouvelle, la Bible toute entière, c’est l’histoire de la relation entre Dieu et nous. (coupure de courant…)
Jésus est venu nous donner – nous redonner – une alliance, une alliance nouvelle, car Dieu veut faire alliance avec nous, avec chacun de nous, et Il envoie des prophètes.

II – Baptisés, nous sommes prophètes

C’est le deuxième point dont je veux parler. Il envoie des prophètes. Qu’est-ce que c’est qu’un prophète ? Eh bien, c’est nous, et vous… tous, quoi ! Nous sommes tous, chacun, appelés par notre nom, à être des Moïse, des Isaïe, des Jérémie, à être des prophètes ! Autrement dit, nous avons été appelés par notre nom au jour de notre baptême, nous avons reçu l’huile sur notre tête, pour être des témoins de l’amour de Dieu. Autrement dit, l’amour de Dieu que je reçois dans ma vie, il faut que je le donne. Si je le garde pour moi, ça ne sert à rien, c’est du gaspillage. Cela ne fait pas grandir les autres et cela ne me fait pas grandir. L’amour, vous le savez, c’est ce cadeau que l’on fait à l’autre de soi-même, pour sa joie et son bonheur. Quand on a compris ça, eh bien, on a presque tout compris. Mais ensuite, il faut le mettre en œuvre… et là, c’est un autre combat ! Parce que nous, naturellement, et je pense que les enfants seront d’accord avec moi, on a surtout envie d’être un peu égoïste, de ne pas penser aux autres, de ne pas trop écouter ce qu’on nous dit, et je pense que les parents aussi. Nous avons tous ce combat à mener en nous, mais ce combat n’est pas contre les autres, mais c’est surtout contre nous-mêmes : il nous faut choisir d’aimer et de se laisser aimer.

Aujourd’hui, nous avions une rencontre en vue de la Première Communion, qui est d’accueillir le don de Dieu. Jésus lui-même se donne. Et tous ces enfants qui vont faire leur Première Communion, et nous tous qui sommes là, ou presque, nous avons reçu le baptême, nous sommes, par ce baptême, connectés à Jésus, et avec lui nous sommes appelés à être prêtres, prophètes et rois. Et si nous sommes appelés à être prophètes, cela veut dire qu’en sortant de cette église, il doit y avoir quelque chose de changé. Nous devons transmettre l’amour de Dieu, la paix de Dieu, la joie de Dieu, à tous ceux que nous rencontrerons. Ce n’est pas juste théorique, ça doit être concret !

Tout à l’heure je proposais aux enfants de faire une petite prière le matin : « Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, Seigneur je sais que Tu es là et que Tu m’aimes. Et je m’en réjouis, et je te dis merci. » Et puis là, juste cela, se dire « Aujourd’hui, Seigneur, je sais que Tu m’aimes et je sais que Tu m’as choisi pour être un prophète, pour être un roi, pour être un prêtre » et donc je choisis quelqu’un autour de moi, – un prochain – et je vais lui donner de la joie. Alors quand on est enfant, cela peut être ses parents, ses frères et sœurs, cela peut être ses camarades de classe. Quand on est plus grand, il n’y a pas besoin de chercher beaucoup quand même, autour de nous tous ceux qui ont besoin de joie et que l’on va aimer – même si parfois cela ne nous fait pas plaisir – et que l’on va aimer juste pour transmettre cet amour, cette joie de Dieu. C’est cela la mission de prophète, et ce n’est pas très confortable car lorsqu’on annonce que nous choisissons de donner notre vie, eh bien, il y en d’autres, autour de nous, qui ne vont pas être très réjouis. Il y a aussi un combat à mener contre notre monde, notre monde qui nous explique que dépenser plus c’est ce qu’il y a de meilleur. Et là, nous, on peut dire non, on n’est pas d’accord, on préfère dépenser mieux, et peut-être moins, car ce qui compte vraiment ce n’est pas d’être riche, de dépenser, ce n’est pas d’être confort : ce qui compte vraiment, c’est d’aimer et de se laisser aimer. Aujourd’hui, dans quelques instants, je vais donner la bénédiction aux catéchistes. Alors, s’il y a bien une mission de prophète dans une paroisse, c’est bien cette mission-là. Prophètes, ils sont chargés de dire l’amour de Dieu à ces enfants. Alors, ce n’est pas une mission facile, c’est même un combat, car pour être un bon prophète, il faut déjà accueillir l’amour de Dieu dans sa vie. Alors nous allons prier pour eux et les bénir, pour qu’ils soient pleinement prophètes.

Si on devait se souvenir d’une chose, c’est que le Seigneur fait alliance avec nous parce qu’Il a confiance en nous, car Il veut faire de nous Ses collaborateurs, Ses coopérateurs, Ses témoins. Le Seigneur veut sauver le monde, Il veut sauver chacun de nous, et Il ne le fera pas sans nous. Alors, au cours de cette messe, nous allons recevoir l’Eucharistie, Dieu qui se donne en nourriture, Dieu qui s’offre à nous : accueillons-Le, et laissons-nous changer par Lui.