La perle, c’est vous !

  • Commentaires de la publication :0 commentaire
https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn%3AANd9GcS5gkzpqvp4cSbwGhGCn9lB3HuhSw0aVnW2sw&usqp=CAU

Homélie du dimanche 26 juillet 2020, 17e dimanche de Temps Ordinaire, année A. C’est la retranscription d’une prédication orale.
1R 3, 5.7-12
Ps 118
Rm 8, 28-30
Mt 13, 44-52

I – les paraboles du Royaume

Ces paraboles du royaume que l’on trouve au chapitre 13 de l’Évangile selon saint Matthieu, on les connaît déjà par cœur ! D’ailleurs, elles sont un peu ressemblantes : la parabole du trésor, la parabole de la perle, et puis cette parabole du filet. On est au bord de la mer, ça tombe bien. Et pourtant, si Jésus nous raconte trois histoires différentes, c’est peut-être parce qu’il y a trois messages…

Je vous propose de les relire un petit peu ensemble. « Le royaume de Dieu », qu’est ce que c’est, le royaume de Dieu ? Ce royaume de Dieu, c’est le Christ : Jésus est le royaume de Dieu présent au milieu de nous. Le royaume de Dieu est comme un trésor caché dans un champ. Et si nous tombons dessus, il ne faut pas lésiner, allons tout donner pour avoir ce trésor, le seul qui compte. Celle-là n’est pas très compliquée à comprendre, peut-être un peu plus à mettre en œuvre… Qui, parmi nous, effectivement, est prêt à tout donner ? Alors, beaucoup, parmi nous, l’ont déjà fait. Il y en a qui sont prêtres, il y en a qui sont mariés, qui ont des enfants, vous avez déjà tout donné ; tout le combat est de ne pas reprendre chaque jour un petit peu, mais de continuer à donner, chaque jour, renouveler ce don pour avoir ce trésor qui compte vraiment : c’est le Christ dans nos vies.

Et puis, il y a la deuxième parabole : souvent on la voit comme identique, et pourtant le royaume de Dieu, le Christ, est semblable à un marchand qui cherche des perles, et il en trouve une. Ce marchand, c’est le Christ ; et la perle, c’est vous, c’est moi : nous sommes des perles, des merveilles aux yeux du Seigneur. Oui, le marchand va tout donner, tout vendre, pour avoir cette perle, Il vous veut dans sa collection, et Il a tout donné pour cela. Et on peut faire le pont dans un autre évangile de Jésus, selon saint Luc, la parabole de la brebis perdue, par exemple, mais surtout avec la Passion : Jésus a tout donné pour nous avoir.

Et puis, il y a une troisième parabole, celle du filet. « Le royaume des cieux est comparable à un filet » ; et là, ça nous fait penser peut-être à l’évangélisation. Ce filet, c’est le Christ, encore une fois, et les pécheurs sont invités à lancer le Christ pour récupérer les poissons. Ce Christ, il faut le donner à tous, et c’est Lui qui accueille dans son Église tous ceux qui sont invités à entrer dans le Salut. Et tous sont invités à entrer dans le Salut ! Et puis, il y a cette petite conclusion qui nous renvoie à cette Parole qu’on a entendue la semaine dernière, la parabole de l’ivraie dans le champ. À la fin des Temps, ce sont les anges qui seront chargés de discerner entre le bon et le moins bon. Alors, souvent, en première lecture, on va penser que la séparation est entre nous : parmi nous, il y en aura qui seront jetés et d’autres gardés… mais peut-être que c’est une lecture un peu trop rapide. Peut-être que le bon et le moins bon, il sont déjà dans mon cœur, car c’est là que le royaume de Dieu veut s’installer. C’est dans mon cœur qu’il va falloir faire le tri entre ce qui est bon et ce qui est moins bon, voire mauvais. Et ce sont les anges qui seront chargés de cela. Voilà pour l’Évangile.

II – Un cœur qui écoute

Mais pour que cela puisse advenir, pour que nous soyons vraiment des chercheurs de trésors, que nous puissions vraiment nous laisser trouver par Dieu, pour que nous puissions vraiment être des évangélisateurs qui jettent les filets, qui jettent le Christ au monde, alors il nous faut faire la même prière que Salomon à Gabaon : il vient d’arriver sur le trône, Salomon, il est encore très jeune, et dans un songe, au temple de Dieu, il a cette proposition du Seigneur « « Que veux-tu ? » Et il ne demande aucune richesse terrestre, il demande juste un cœur ‘attentif’ : c’est comme cela que c’est traduit ; en hébreu, c’est vraiment « un cœur qui écoute », qui écoute ! Et cela nous renvoie à une parole de Jésus, sans doute la plus importante, celle qu’on trouve dans toute la Bible, vous savez, le grand commandement, « Écoute Israël, Écoute, le Seigneur ton Dieu est l’Unique Seigneur, tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » « Écoute », mets-toi en disposition « parabolique », accueille le don que Dieu veut te faire ; et Salomon demande ce cœur qui écoute pour pouvoir recevoir, dans sa vie, Dieu lui-même, pour pouvoir recevoir ses frères, parce que ce cœur qui écoute, il le demande pour pouvoir gouverner avec justice, pour pouvoir être au service de son peuple. Je vous invite aujourd’hui peut-être même à méditer cela cette semaine et demander à Dieu un cœur qui écoute, apte à recevoir ce cadeau que Dieu veut nous faire, apte à recevoir l’autre tel qu’il est, car l’autre est une merveille, il est cette perle que Dieu veut dans sa collection.

Enfin, un tout petit mot sur ce petit passage de la Lettre aux Romains : quand les hommes aiment Dieu, Lui-même fait tout contribuer à leur bien. Vous le savez, vous le vivez, nos vies ne sont pas de longs fleuves tranquilles, il y a des joies, il y a des peines, il y a des épreuves et il y a des moments de consolation. Tout cela, tout cela est invité à nous faire grandir dans la joie et dans l’amour de Dieu. De fait, le Christ nous appelle. Il nous dit « Viens, suis-moi », près de moi se trouve le repos. Et Il continue à nous appeler, et Il dit « Prends ta croix ». Cette croix, si nous l’accueillons, nous entrons dans une démarche de réception, – c’est toujours ce cœur qui écoute -, Seigneur, je reçois cette croix pour pouvoir mieux accomplir ce pour quoi je suis fait ; et ce pour quoi nous sommes faits, c’est aimer et nous laisser aimer !