Homélie du 1er dimanche de l’Avent, Année A – Dans l’Attente du Seigneur qui vient

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1er décembre 2019

Par l’abbé Gaël de Breuvand

Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.

un dessin de Coolus – son site

I – Attente impatiente

Nous entrons dans l’Avent et nous attendons la naissance de Jésus. Et l’Évangile que nous venons d’entendre est tout à la fin de l’Évangile selon saint Matthieu. Et pour ceux qui ont de la mémoire, on en a entendu un très semblable, il y a de cela quinze jours. C’est un peu surprenant… Parce que l’attente dans laquelle nous sommes invités à entrer, ce n’est peut-être plus l‘attente de Jésus qui naît… parce que ça, c’est fait ! L’attente dans laquelle nous sommes invités à entrer, c’est l‘attente de Jésus qui vient. Et nous sommes invités à nous en réjouir. Nous sommes en violet : ce n’est pas un signe de tristesse, c’est d’abord un signe d’attente. D’attente impatiente, et puis quand viendra le 3e dimanche de l’Avent, on pourra se mettre en rose, on pourra mettre un peu de lumière dans notre violet. Tout ça pour nous dire que cette attente, nous la vivons impatiemment. Oui, nous attendons le Seigneur, et ce n’est pas Noël avec son cortège de cadeaux que nous attendons. Nous attendons le Seigneur qui vient, et malgré les apparences, malgré même ce que dit Jésus, c’est une bonne nouvelle…

II – entrer dans le combat

Une bonne nouvelle : le Seigneur vient ! Et pourquoi vient-il ? Pour sauver ! Le Seigneur vient pour permettre de garder ce qui compte vraiment. Et puis, on peut laisser passer ce qui ne compte pas. Ce qui compte vraiment, c’est d’aimer et de se laisser aimer. Ah oui, ce sera quand même un petit peu rude, parce qu’il y aura quand même un combat. Et ce combat, ce sera entre moi et moi-même, entre tout ce qui en moi est proche du Christ, proche de Dieu, semblable à Dieu, et ce qui en moi reste égoïsme, autosatisfaction, appétit du gain, recherche du confort. Et, en fait, en disant cela, je ne vous apprends rien car c’est ce que l’on disait tout à l’heure. C’est saint Paul qui nous dit exactement ça : « le temps se fait court, le temps est proche, le temps du salut, il est là ! » Et nous sommes invités à entrer dans ce Salut. Et si nous voulons à entrer dans ce Salut, il nous faut faire un choix. Dieu nous appelle. Il vient à notre rencontre : est-ce que nous allons entrer dans une relation vraie avec Lui, ou est-ce que nous restons à distance ? Est-ce que nous resterons à distance ? L’heure est venue de sortir de notre sommeil : eh oui, nous dormons ! Nous dormons ! Nous nous laissons aller au rythme du monde, qui nous explique que ce qui est important, c’est de faire des études et gagner de l’argent. Alors que nous savons bien que ce n’est pas ça ce qui est important. Qui nous explique que ce qui est important, c’est d’être célèbre et bien vu. Alors que, nous le savons – c’est une promesse du Christ – si nous choisissons le bonheur, si nous choisissons la joie, si nous choisissons l’amour, nous serons persécutés, et donc nous ne serons pas bien vus. Oui, il faut sortir de notre sommeil, rejeter les œuvres des ténèbres pour choisir les armes de la lumière, choisir d’aimer envers et contre tout, en dépit de toutes choses. Choisir d’entrer dans l’amour de Dieu lui-même. Un amour qui est fidèle, même face à l’infidélité. Un amour qui ne cesse jamais, même quand, en face, ça s’arrête. Un amour qui donne la vie, même si tout a l’air de s’opposer à la vie aujourd’hui dans cette société. Revêtons-nous du Christ, c’est l’appel de saint Paul que nous sommes invités à entendre et à vivre aujourd’hui.

III – Appelés par le Seigneur

Et tout cela, pourquoi ? Pour la vraie joie et le vrai bonheur. Nous avons entendu Isaïe. Isaïe, c’est 700 ans avant le Christ. Et 700 ans avant Jésus-Christ, il L’annonce ! « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines ». De fait, il parle de Jérusalem. Je ne sais pas si vous connaissez Jérusalem, s’il y en parmi vous qui ont eu la chance d’y aller. Quand on est à Jéricho, à environ 30 km de Jérusalem, on est environ à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer Méditerranée, donc c’est bas. Quand on est à Jérusalem, on est à 800 mètres au-dessus de la mer, donc c’est assez haut. Et pourtant les deux montagnes, la montagne de Sion (sur laquelle se trouve le palais du roi) et le mont du temple, eh bien, ces deux montagnes sont les deux plus basses de toutes les montagnes alentour. On est comme dans une cuvette à Jérusalem. Donc on est sur des collinettes. Et voilà qu’Isaïe dit : ‘voilà, ces deux collines, elles dépasseront tout le reste’. La montagne de Sion, la montagne du temple, dépassera tout le reste. Alors, de fait, physiquement on ne l’a pas vu. Et pourtant, depuis à peu près 2000 ans, depuis cet événement qui à l’époque n’avait pas bousculé grand-monde, depuis la mort et la résurrection de Jésus, tout le monde connaît Jérusalem. Et de fait, oui, c’est de là que vient la lumière. C’est là que nous sommes invités à avancer en pèlerinage pour recevoir cette Parole qui nous sauve, cette Parole de Vie. Et nous sommes invités à y aller, pas tout seuls, mais avec d’autres. Toutes les nations, des peuples nombreux, diront : venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob, qui nous enseigne ces chemins, et nous irons par ces sentiers. Nous sommes invités à nous approcher du Seigneur qui vient, qui est venu, qui viendra, et d’y aller avec d’autres. C’est une bonne nouvelle, en fait, hein ? Parce que, de Jérusalem va nous être donné le Salut, la vraie joie, ce pour quoi nous sommes faits : l’Amour plénier. L’Amour plénier !

Alors nous entrons dans cet Avent ; pour certains cela fait peut–être 80 ‘Avent’, pour d’autres cela fait 3 ou 4, ou 2, ou c’est le 1er pour certains, et nous sommes tous invités à faire un nouveau pas vers Dieu, à avancer vers la montagne de Dieu, à nous réjouir ! « Quelle joie quand on m’a dit que nous irons à la maison du Seigneur ! Approchons-nous de la maison du Seigneur », parce que nous savons que, quand nous approchons de cette maison, c’est Dieu qui vient nous envelopper de Son amour. Cela doit changer notre vie, en fait. Si en sortant de la messe tout à l’heure rien ne change, nous serons passés à côté d’une occasion. Le Seigneur nous appelle à changer. Pas forcément tout d’un seul coup ! Mais une chose. Alors peut-être que – je vais vous faire une proposition – parmi nous il y en a qui n’ont pas lu d’Évangile en entier, à la suite, depuis longtemps. Pourquoi ne pas le faire pendant l’Avent ? Prendre le temps de lire un chapitre, deux chapitres d’un Évangile. Alors, je vous en conseille deux, au choix : saint Marc, parce que c’est le plus court, 16 chapitres. Si on lit tout cela à la suite rapidement, on en a pour deux heures – alors il ne faut pas le lire comme cela ! – ou alors saint Luc qui, pendant l’Avent, va bien quand même. Il nous annonce vraiment la naissance du Sauveur, et il nous fait toucher du doigt la miséricorde du Christ, la miséricorde de Dieu. Dans l’après-midi, ou peut-être pendant la messe, on peut se dire : je choisis de prendre un Évangile, et de le lire en entier pendant ces 25 jours qui me séparent de Noël. Et je crois, en vérité, que la Parole de Dieu est efficace et qu’elle va changer quelque chose en nous. Je ne sais pas quoi – vous non plus, d’ailleurs – mais quelque chose va changer. Ce sera important ou pas important, mais quelque chose va changer ! En fait, le Christ va nous faire ressembler un petit peu plus à Lui, et donc nous serons un peu mieux chrétiens. Et alors nous pourrons être ce pour quoi nous sommes faits : des lumières pour le monde.