Le Salut vient des juifs et le cœur ouvert

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Homélie de l’Epiphanie, 5 janvier 2025 ;
Is 61,1-6 ; Ps 71 ; Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12
par l’abbé Gaël de Breuvand, en présence du des jeunes scouts et guides du groupe Bernard Perrin. C’est la transcription d’une prédication orale, les titres sont ajoutés ensuite.

Aujourd’hui, fête de l’Épiphanie, les mages viennent et, étonnamment, ils ne sont pas trois, on ne nous dit par combien ils sont. Ils ne sont pas rois, mais ils sont mages. Savez-vous ce que c’est ? Dans l’ancien temps, un mage c’est d’abord un savant, qui cherche… tout ! Il cherche à savoir d’où l’on vient, où l’on va, il cherche à savoir par où l’on passe. C’est un savant qui regarde les astres, il fait de l’astronomie, peut-être aussi un peu d’astrologie… Mais, pas seulement ! Toutes les sciences l’intéressent.

I – Chercheurs de Dieu !

Et voilà que ces mages-là, en Perse, à l’Orient, dans leurs études, ont découvert que l’étoile qu’ils venaient de voir, qu’ils ne connaissaient pas, cette étoile annonçait la naissance d’un grand roi en Israël. Alors cela les intéresse. Ils veulent en savoir plus. Ils se mettent en route, ils traversent de longues contrées, en faisant une longue route. Et, suivant l’étoile, ils finissent par arriver dans la capitale du royaume d’Israël, à Jérusalem. Et là, l’étoile s’arrête ! Ils trouvent cela normal : comme c’est un grand roi qui est né, il est normal qu’il voie le jour dans une capitale. Ils vont donc voir le roi, qui s’appelle Hérode – ce n’est pas un type très sympathique… – et ils lui demandent où est né le grand roi. Alors Hérode est tout bouleversé : on le connaît bien, on le connaît par d’autres sources historiques qui nous indiquent qu’il avait peur d’une chose, c’est qu’on lui prenne sa place. Et pour éviter que cela n’arrive, il avait fait tuer ses frères, ses enfants et ses petits-enfants… Ce n’est pas un type très sympathique… Donc quand on vient lui dire qu’un nouveau roi, un très grand roi vient de naître, il est bouleversé et il veut en savoir plus, et il demande au grand scribe où doit naître ce grand roi, le Messie. Et on lui répond : dans un petit village, qui s’appelle Bethléem ; parce que le prophète Michée, il y a 800 ans a dit : « Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef qui sera le berger de mon peuple d’Israël. » Alors le roi Hérode se dit qu’il va expliquer cela aux mages, qui iront le voir puis, après, ils lui rapporteront la nouvelle… et ensuite il pourra éliminer le concurrent. Mais, on le sait, les mages ne sont pas tombés dans le piège, ils ne sont pas venus rapporter à Hérode où était l’Enfant.

Les mages se remettent en route, et ils vont dans ce village de Bethléem, où il n’y a pas très longtemps, un petit bébé est né, vous le savez si vous étiez là à Noël, peut-être dans une autre église, pour accueillir ce petit bébé qui vient de naître. Et là, l’étoile se remet en route avec eux, et leur indique le chemin, jusqu’au moment où l’étoile s’arrête au-dessus de l’endroit où l’Enfant se trouve avec Son père, Joseph, et Sa mère, Marie.

II – 3 cadeaux pour dire qui est Jésus

Et là, on nous le dit, « ils se réjouissent d’une très grande joie », car, enfin, ils sont arrivés au bout de leur chemin. Ils savent que c’est un grand roi, et au fond leur cœur ils en savent même plus : car vous avez noté quels cadeaux ils ont apporté ? De l’or, de l’encens et de la myrrhe. Pourquoi ces trois cadeaux ? C’est d’ailleurs pour cela que l’on pense qu’ils étaient trois, un cadeau chacun ; mais peut-être qu’ils étaient plus que cela, peut-être qu’ils étaient cinq… Alors, pourquoi de l’or ? Un roi est riche et, de fait, c’est un cadeau pour un roi. En offrant de l’or à Jésus, ils Le reconnaissent comme un roi, et, pourtant, Il n’est pas sur un trône, ni dans un palais, Il est dans une maison toute simple, car il est peut-être sorti de l’étable, mais Il est dans une maison toute simple avec un papa et une maman guère riches ; et, pourtant, Il est roi ! Le mage lui apporte un immense cadeau, le cadeau des rois, l’or. Ensuite, on Lui apporte un autre cadeau, l’encens. C’est un parfum, une fumée qui monte vers le ciel, qui normalement sent bon. À qui offre-t-on l’encens ? On l’offre à Dieu seul. Lui offrir de l’encens revient à dire que ce petit enfant est Dieu. Ce n’est pas si évident à croire, comme les bergers au jour de Noël qui n’ont vu qu’un petit bébé dans une crèche, mais les mages ont vu, ils ont su, Dieu leur a parlé dans leur cœur en leur disant que c’était Son fils. Et puis le troisième cadeau, la myrrhe, qu’est-ce ? C’est un parfum que l‘on met sur le corps des morts. Lorsque l’on meurt, on aime bien préparer le corps pour qu’il soit comme s’il était vivant. De fait, la myrrhe est un parfum que l’on met sur le corps des morts, donc qu’est-ce que cela nous dit ? Cela veut dire que si Jésus est bien le Fils de Dieu, Il est aussi le fils de Marie, et Il est vraiment un homme.

III – 4 ingrédients pour être comme les mages

Dans cette histoire, pour arriver jusqu’à Jésus, de quoi ont eu besoin les mages ? Ils ont déjà eu besoin d‘une chose, c’est d’avoir le cœur ouvert. En effet, ils ont eu le cœur ouvert pour chercher. S’ils n’avaient pas cherché, ils n’auraient pas trouvé. S’ils n’avaient pas cherché dans le ciel une étoile étonnante, s’ils ne s’étaient pas interrogés sur l’étoile étonnante et mystérieuse – pourquoi est-elle là ? ils ont cherché dans les textes et ils ont lu : ce sera un grand roi en Israël –. Ils ont cherché : ils avaient le cœur ouvert. C’est la première chose dont nous ayons besoin pour vivre : la curiosité, première chose dont nous ayons besoin pour rencontrer Jésus.

Ensuite, que leur a-t-il fallu ? Il leur a fallu faire confiance pour se mettre en route, car ils habitaient loin – la Perse, c’est l’Iran – et pour aller jusqu’à Jérusalem, il y a quelques kilomètres, plusieurs semaines, plusieurs mois de marche !

Il leur a fallu quoi d’autre ? Il leur a fallu passer par Jérusalem. Il leur a fallu que des Juifs disent : ce sera à Bethléem. Et là, c’est important : car la foi de l’Église nous affirme que pour rencontrer Jésus, il nous faut passer par les Juifs. La Parole nous a été dévoilée, transmise, à travers ce petit peuple de rien du tout, mais à qui Dieu a fait une promesse grâce à laquelle ce peuple est devenu lumière pour les nations. Grâce à cette promesse, nous, qui ne sommes pas Juifs, nous avons pu découvrir Jésus, grâce aux Juifs.

Et puis, il leur aura fallu encore une petite chose… Aimer. C’est toujours une bonne réponse, ce n’est pas celle que j’attendais, mais, effectivement, en arrivant devant ce petit Enfant, dans cette petite maison toute simple, avec un papa et une maman pas très riches, ils auraient pu se dire : heu, non je ne suis pas venu voir cela, je suis venu voir le grand roi dans un grand palais avec des soldats, avec une armée… Mais non ! Donc il leur a fallu accepter que le cadeau soit apparemment plus petit que ce qu’ils pensaient. Or, lorsqu’ils sont venus voir Jésus, savez-vous ce qu’ils ont fait ? Ils sont tombés à Ses pieds et se sont prosternés. Savez-vous ce que cela veut dire, se prosterner ? On se met à genoux, mais plus encore, on met la tête par terre. Autrement dit, on vient se faire tout petit. Pourquoi ? Parce que les mages sont grands, puissants, intelligents, et le petit Enfant qui est devant eux est tout petit. Et donc ils se mettent à Sa hauteur.

En conclusion, ce qu’ont fait les mages, il s’agit que nous le fassions, que nous aussi nous soyons curieux, que nous aussi nous cherchions. Nous ne rencontrerons pas Jésus si nous ne Le cherchons pas. Si nous ne faisons pas confiance, si nous ne nous mettons pas en route, nous ne rencontrerons pas Jésus. Si nous ne nous mettons pas à l’écoute de l’Écriture, si nous n’écoutons pas la Bible des Juifs, si nous n’écoutons pas la Parole de Dieu, nous ne rencontrerons pas Jésus. Et si nous n’avons pas un peu d’humilité, la capacité de nous faire petits, la capacité de nous mettre au niveau de Jésus Enfant, nous ne rencontrerons pas Jésus. C’est notre appel, c’est le début de l’année : alors voilà mon souhait pour vous : c’est que vous ayez un cœur ouvert, curieux comme les mages, que vous ayez confiance, comme les mages, que vous ayez le désir de creuser, d’approfondir les Écritures, comme les mages, que vous ayez un cœur humble, comme les mages.

Et à ce moment-là – et c’est vraiment mon dernier mot de conclusion – à ce moment-là, si vous avez comme les mages ces quatre éléments, la curiosité, la confiance, le désir de creuser les Écritures, et l’humilité, alors vous serez des étoiles. Parce que quand on vous verra avec ce cœur curieux, ce cœur confiant, humble, ce désir de creuser sans cesse les Écritures, alors, vous allez vous mettre à ressembler vraiment à une étoile !  Vous serez attirant, on aura envie de vous suivre pour découvrir ce qui change votre vie. Et ce qui change votre vie, notre vie, c’est Jésus !