Homélie du 27 novembre 2022, par l’abbé Gaël de Breuvand.
Is 2, 1-5 ; ps 121 ; Rm13, 11-14 ; Mt24, 37-44.
Aujourd’hui, nous sommes le premier dimanche de l’Avent, et je vous ai dit au début de la messe que c’était le temps de l’attente. Qu’est-ce qu’on attend ? (un enfant dit : ‘Jésus’)On attend Jésus ! C’est la meilleure réponse que l’on puisse faire ! On attend Jésus ! On n’attend pas les cadeaux de Noël, on attend Jésus. Vous allez me dire, ou c’est moi qui vous pose la question : Jésus est-il déjà venu ? (un enfant : ‘oui’) Oui, Il est déjà venu, c’était il y a environ 2000 ans, dans un petit village de Palestine, Il est né en Judée, à Bethléem, il a vécu à Nazareth, etc. Alors, pourquoi dit-on qu’on attend Jésus ? (un enfant ‘parce qu’il va revenir’) Parce qu’Il va revenir ! Et, ce jour-là, ce sera la meilleure nouvelle du monde.
I – La fin du monde, la bonne nouvelle de la Paix
Parfois, lorsqu’on parle de la fin du monde, on s’inquiète, on se dit « ouh là, ça sent mauvais ! ». En réalité, lorsque Jésus dit « Je viens », c’est une bonne nouvelle ! Pourquoi ? Nous l’avons entendu dans les Lectures, « il arrivera, dans les derniers jours, que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts. » C’est drôle parce que, Jérusalem, c’est une toute petite montagne, qui est entourée par des montagnes plus grandes. Et le prophète est en train de nous dire que, ce jour-là, celle du Seigneur va dépasser tout le reste, et que tout le monde, tout le monde, voudra s’en approcher ! Ce sera un beau jour. Que va-t-il se passer, ce jour-là ? « Venez, montons à la montagne du Seigneur ! » La Parole de Dieu sortira de cette montagne. Et c’est Jésus qui sera sur cette montagne. Et, ce jour-là, « ils n’apprendront plus la guerre » : ce sera un jour de paix.
C’est pour cela que la première semaine de l’Avent, on allume une bougie, et la deuxième semaine, une deuxième bougie, etc. Cette première bougie, on lui donne le mot « paix », parce que nous attendons Jésus qui vient, pour qu’Il nous donne la paix. Et – je ne sais pas si vous avez remarqué – mais, la paix, on en a besoin… On pense à la paix entre les peuples. En ce moment, on entend parler de certaines guerres. Même s’il y en a tout le temps, la guerre entre l’Ukraine et la Russie, on en entend bien parler ! En fait, il y en plein d’autres, les hommes n’arrivent pas à être en paix avec les autres nations. Mais on ne parle pas uniquement de guerre entre les pays, mais à l’intérieur des pays. On parle de la paix entre les familles ; on parle aussi de la paix dans les familles, car il n’y a pas toujours la paix ! Alors, on se tourne vers le Seigneur, et on lui demande : « Viens, viens nous apporter la paix dont nous avons tant besoin. »
II – Emportés dans l’amour de Dieu
Donc, Jésus vient. Ce sera la fin du monde, oui, mais ce sera une bonne nouvelle, un jour de joie, et nous pourrons dire : « Venez, montons à la montagne du Seigneur. » Alors, comment cela se passera-t-il ? Jésus vient, et ce jour-là, et nous serons pris par surprise. Jésus dit : ‘lorsque Je viendrai, vous ne vous y attendrez pas’. Et Il nous dit une parole un peu étonnante : ‘parmi deux hommes qui travaillent au champ, il y en a un qui sera pris et l’autre laissé ; parmi deux femmes qui travaillent, il y en aura une qui sera prise et l’autre laissée. Il y a deux enfants, il y en a un qui sera pris et l’autre laissé’… Celui qui est pris, c’est celui qui sera pris dans l’amour de Dieu. Et celui qui n’est pas pris ? alors ? il ne sera pas pris dans l’amour de Dieu ? Pourquoi ? Est-ce que Dieu veut dire : ‘toi, Je ne t’aime pas’ ? (aux enfants) Est-ce que Dieu peut nous dire : ‘Je ne t’aime pas, toi’ ? (des enfants disent : ‘non’) Non, non, Dieu nous aime tous, Il veut tous nous sauver et nous donner la paix à tous. Il n’y en pas un de nous qui ne soit pas appelé à aller sur la montagne du Seigneur.
Mais le Seigneur nous aime tellement qu’Il nous laisse libres de choisir : on n’est pas forcé d’entrer dans l’amitié avec Jésus. Parce que si nous étions forcés, serait-ce une vraie amitié ? Pour être véritablement en amitié, en amour, il faut pourvoir être libre de décider : ‘oui, je veux être ton ami’. Ou bien, au contraire, pouvoir dire ‘ça ne m’intéresse pas’. Et, lorsque ce sera la fin du monde, il y aura ces catastrophes qui s’annoncent… Le Seigneur vient – c’est la bonne nouvelle – et Il veut prendre chacun d’entre nous… et peut-être que certains d’entre nous diront : ‘moi, ça ne m’intéresse pas trop’. Ce serait dommage, car la vraie joie et le vrai bonheur sont dans le cœur de Dieu !
III – Jésus vient aujourd’hui
Alors, Jésus est venu il y a 2000 ans, et Jésus vient, peut-être tout à l’heure, ou demain, ou dans 2000 ans, on ne sait pas. Et, en fait, Jésus vient d’une troisième manière. Quand vient-Il de cette troisième manière ? (un enfant dit : ‘par l’Esprit Saint’) Par l’Esprit Saint, c’est exact, mais j’ai demandé quand, pas comment… En fait, c’est aujourd’hui, et Il frappe à la porte de ton cœur, du tien aussi, etc. Et Il dit « toc toc toc, est-ce que Je peux entrer » ? Et là, qu’est-ce qu’on peut lui dire ? (les enfants répondent, ‘oui, entre’) « Oui, viens, Seigneur habiter dans mon cœur ». Comme cela, le jour où Tu viendras dans la Gloire, je serai prêt à T’accueillir, car Tu es déjà là. Je pourrai me jeter dans Tes bras, me jeter contre Ton cœur. Donc, c’est aujourd’hui, Il vient, par l’Esprit Saint, Il vient tout à l’heure, dans l’Eucharistie, il y aura cette parole « Ceci est Mon corps ». Et ce ne sera plus du pain, ce sera le Corps de Jésus, ce ne sera plus du vin, ce sera le Sang de Jésus : ce sera Jésus tout entier, qui veut venir habiter notre cœur.
Et là, pour être dans cette amitié avec Jésus, il va falloir choisir ! On décide, toujours. Est-ce que je veux être un ami de Jésus et est-ce que je veux vivre comme un ami de Jésus ? C’est saint Paul, dans la Deuxième Lecture, qui nous dit : « Réveillez-vous », « réveillez-vous, vous dormez debout ! ». Vous êtes là sur vos téléphones : est-ce que vous vous occupez du Bon Dieu ? Vous êtes là dans vos séries, ou autres : Est-ce que vous vous occupez du Bon Dieu, est-ce que vous vous occupez de ceux qui sont autour de vous ? Parce que, accueillir le Bon Dieu dans ma vie, cela veut dire prendre soin de tous ceux qui sont autour de moi. Aimer, c’est ça !
IV – Ouvrir la porte au Christ
Et je termine. Pendant l’Avent, nous sommes dans l’attente, nous attendons Jésus, c’est ce que vous m’avez dit tout à l’heure. Jésus veut venir aujourd’hui : alors il s’agit de Lui laisser une petite place. Peut-être qu’Il frappe, et on se dit ‘je vais Lui ouvrir’ mais on se rend compte qu’il n’y a pas de place, car il y a tous les moments où je suis un peu égoïste, il y a tous les moments où je suis un peu paresseux, où je me mets en colère, etc. C’est ce qu’on appelle les péchés, et cela nous empêche d’ouvrir la porte au Christ. Alors, il faut Lui faire un petit peu de place : donc il faut chasser de nos vies la colère, la jalousie, la dispute, etc. Est-ce que c’est facile de chasser tout cela de nos vies, (un enfant dit ‘non’) Non ! Alors, comme le dit Baudoin, non, ce n’est pas facile d’être un véritable ami de Jésus, ce n’est pas facile de lui ouvrir vraiment la porte ! C’est pour cela que Jésus nous invite à venir Le voir souvent, comme cela, peu à peu : chaque fois qu’on Le rencontre, la porte s’ouvre un peu plus. C’est le Seigneur Lui-même qui vient nous enlever de nos vies ce qui nous empêche de nous approcher de Lui, de trouver la vraie joie et le vrai bonheur.
C’est juste dans un mois, Noël. On va se souvenir de Jésus qui vient comme un petit bébé. On se prépare à L’accueillir, pendant un mois, on se prépare à ce qu’Il revienne vraiment dans nos cœurs. Alors je vous propose deux choses, une pour tout le monde, et une spécialement pour les parents. La chose pour tout le monde, c’est qu’on mette un tout petit peu plus de place pour le Bon Dieu dans nos journées. Peut-être qu’on peut prendre, tous les jours, cinq minutes pour Jésus, pour Lui dire ‘viens dans mon cœur’. Tous les jours, cinq minutes, d’accord ? Et puis, concernant l’appel aux plus grands, nous commençons, avec l’Avent, une nouvelle année liturgique pendant laquelle on lit un évangile tout en entier. Et cet Évangile, cette année, c’est saint Matthieu ; alors je nous propose – parce que je le ferai aussi – de lire les 28 chapitres jusqu’à Noël. Il reste 28 jours. Un chapitre par jour, ça va ! On enlève juste un petit endroit où on perd du temps d’habitude, et on y met la Parole de Dieu. Je ne dis pas que c’est facile, mais il y a forcément des moments où nous perdons du temps, et où l’on peut mettre Dieu dans nos vies.
Nous allons reprendre la messe, Jésus vient là, sur cet autel, nous allons L’accueillir et Lui ouvrir nos cœurs.