Noël 2019 – Messe de la Nuit – écoute !

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Homélie de la messe de la nuit de Noël, Année A, Mardi 24 décembre 2019, à Genas
Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.

crèche de Saint-Bonnet-de-Mure

I – Comment être heureux

J’ai des enfants devant moi ; donc je vais les interroger. Un truc classique pour attirer l’attention des parents…
« Qu’est-ce que vous désirer le plus au monde ? » … Ouh ! C’est une bonne question, ça ! « Qu’est-ce que vous voulez le plus au monde ? Pourquoi est-ce que vous êtes sur la Terre ? » (Un enfant) « Pour être heureux ? »
Pour être heureux ! Il y en a un qui a suivi des cours, je crois… « Oui ! Vous voulez être heureux… C’est vrai ou pas ? Oui ! Ah… (Le prêtre, aux adultes) Et vous, vous voulez être heureux aussi ? » Oui ! De fait, nous sommes faits pour être heureux et ça tombe bien : parce que le bon Dieu, que veut-Il pour nous ? Que l’on soit heureux ! ça tombe quand même bien… On est d’accord avec le bon Dieu. Et donc, nous avons un projet commun entre Dieu et nous, c’est que l’on veut être heureux. Et d’ailleurs, Jésus, lorsqu’Il va sur la montagne, et qu’Il parle à tout le monde, Il commence son grand discours en disant : « Heureux ! Vous ! Les pauvres de cœur. Heureux ! Vous qui pleurez. Heureux, vous qui avez faim et soif… » Heureux ! ça, c’est important ! Nous sommes faits pour être heureux. Et Dieu veut que nous soyons heureux.

Est-ce que vous savez comment il faut faire pour être heureux ? De fait, c’est une question qui nous interpelle tous. Ce sont les bases de la philosophie. En philo, la première question, c’est : « C’est quoi le bonheur ? Et comment est-ce qu’on l’atteint ? » Vous vous rappelez… en Terminale.
Comment être heureux. Et bien c’était une question que l’on avait à l’époque de Jésus aussi. A l’époque de Jésus, on se pose la question et on sait que Dieu nous a donné une petite balise. Il nous a montré le chemin pour être heureux. Et ces balises, pour être heureux, c’est ce qu’on appelle les commandements. Alors en français, c’est un mot qui ne sent pas bon. Un commandement, on n’a pas envie d’y obéir…Mais quand on sait qu’un commandement, en vrai, c’est la balise ou le chemin pour être heureux, là, on veut bien. « Du coup, lorsque je vous dis que les commandements sont le moyen d’être heureux, est-ce que vous voulez suivre les commandements ? (Les enfants) « Oui ! » (Le prêtre) « Ah… » Et vous ? Ah… ça dépend lesquels ».

Il y a un scribe, un scribe qui connaît par cœur la Bible. Par cœur ! Il sait qu’il y a 613 commandements. Vous ne le saviez pas… Moi, je ne suis pas capable de les nommer. Je sais qu’il y en a 613, c’est tout ! Et sur ces 613, il y en a de très importants. Et d’autres, moins importants. Certains sont un peu datés. Je vais vous en donner un exemple : Il y a un des commandements de Dieu qui dit que lorsque l’on veut faire ses besoins, il ne faut pas le faire au milieu du camp… C’est plutôt une bonne idée ! Parce que, parce que, parce que… Il est possible que Dieu passe à travers le camp et Il serait un peu incommodé par ce que l’on a laissé. De fait, je pense que les frères aussi seraient incommodés. Voilà un commandement qui n’est peut-être pas le plus important.
Et le scribe s’approche de Jésus et lui demande : « Mais quel est le commandement le plus important ? » Est-ce que vous savez lequel c’est ? (Les enfants cherchent…) « Vas-y, essaie… Ah je n’entends pas… alors je ne suis pas aidé ! » Le commandement le plus important, c’est… (Un enfant) « Tu aimeras ton prochain ? ». (Le prêtre reprend) « Tu aimeras ton prochain ! » C’est pas mal, mais il manque un petit morceau ».
Le commandement le plus important, les Juifs le disent lors de la prière du matin, chaque matin. En hébreu, cela fait : « Sh’ma Israël ». « Écoute ! Écoute Israël ! Écoute ! Écoute mon peuple ! ». Et puis le commandement continue. Et Jésus continue en lui disant : « Le commandement le plus important, c’est : Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique, il n’y en a qu’un, et il n’y a que Lui qu’il faut aimer, que Lui qu’il faut adorer… Et tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et tu aimeras ton… (à l’enfant qui avait trouvé le début de la réponse) – Ca y est, il écoute plus… -, Ton prochain comme toi-même ! » Le plus grand commandement, c’est d’abord un ordre à l’impératif : « Écoute ! », et ensuite un futur parce que c’est le cadeau que Dieu nous fait quand on est capable d’écouter : aimer.

II – Le Bonheur, c’est d’aimer

Parce que je ne sais pas si vous avez remarqué, mais aimer, ce n’est pas très facile… (Un enfant) « Si ! » (Le prêtre) « Si ? C’est facile d’aimer ? Oui… » Alors moi, j’ai beaucoup de facilité à aimer ma maman par exemple. Ça, ça marche. C’est facile. Par contre, aimer mon grand frère qui m’embête tout le temps, j’ai un peu plus de mal…. Je ne sais pas pour vous. Mon voisin qui n’arrête pas de me chercher des crasses, ma belle-sœur ou ma belle-fille… (Rires dans l’assemblée) Là, c’est un peu plus difficile de l’aimer !

Aimer… Alors c’est quoi aimer ? Quand on aime, c’est là que l’on est dans la joie. Et comment est-ce que l’on fait pour aimer les gens ? On leur donne de l’amour… mais ça, ce n’est pas une définition. Si on veut aimer les gens pour de vrai, on essaie de leur donner de la joie et du… bonheur ! Par exemple, je rentre de l’école, et là, je fais un caprice. « Est-ce que je donne de la joie et du bonheur à maman ? (Les enfants en chœur) Nan ! (Le prêtre, aux parents) C’est bon… vous les avez ! » – De fait, si l’on veut donner de la joie et du bonheur à quelqu’un, il faut faire quelque chose qui fasse plaisir. Il faut que je sois souriant, serviable, attentif… On le dit aux enfants ! Mais cela s’adresse aussi aux grands. En particulier à celles qui ont des belles-filles… Ou à celles qui ont des belles-mères ! Bon… les beaux-pères et les gendres n’y échappent pas non plus. Ou des voisins pénibles, ou des frères et sœurs…

D’ailleurs, Jésus nous dit à un moment : « Aimer ceux que l’on apprécie, ça, tout le monde sait faire. Il n’y a pas besoin d’être chrétien. Par contre, toi ! Aime ton ennemi. Aime ton ennemi ». C’est bizarre de dire cela. Celui que tu n’apprécies pas trop, tu es invité à lui donner de la joie et du bonheur aussi. Même si c’est ton petit frère qui n’arrête pas de t’embêter. Ou ton grand-frère, ou ta grande-sœur, ou ta petite sœur ! Ou ton voisin… Je remets la belle-fille ? (Rires dans l’assemblée).

On est appelé, par Dieu, à Aimer. Pourquoi ? Parce que c’est comme cela que l’on trouvera le vrai bonheur et la vraie joie. Pourquoi ? Parce que Dieu est… (le prêtre aux enfants) « Il est quoi Dieu ? »  Il est A…mour. Il est Amour ! Et à la première page de la Bible, on a appris que Dieu, Il nous avait créé à son image et que nous aussi, nous sommes faits pour aimer. Et que si nous n’aimons pas, eh bien nous manquons notre but. Et nous ratons la joie et le bonheur. Et le fait de ne pas aimer a un nom en langage chrétien. Un mot qui fait peur et que l’on ose plus dire ! C’est le péché. Ce n’est pas compliqué : des péchés, j’en fais au moins sept fois par jour. Chaque fois que je n’aime pas suffisamment celui qui est là, près de moi.

III – Noël, l’occasion pour accueillir le plus beau cadeau

Et de fait, aujourd’hui, on arrive à Noël quand même… Le Seigneur, Il nous voit bien en train de nous débattre. Et que l’on n’arrive pas à aimer. Et que l’on n’arrive pas à être vraiment heureux. « Est-ce que vous êtes vraiment heureux tout le temps, tout le temps, tout le temps ? » (Les enfants) « Nan… » Non, il y a des moments où l’on est un peu tristes. Souvent, c’est un peu de notre faute, d’ailleurs. Pas toujours… Mais en tout cas, c’est la faute du péché ! Et l’on n’arrive pas à se libérer de ce péché. Et Dieu, Lui, Il nous aime. Cela veut dire qu’Il veut notre joie et notre bonheur. Alors Il nous fait un cadeau… Et c’est là qu’Il est le père Noël par excellence. Il est le père Noël par excellence parce qu’Il fait le plus beau cadeau possible : Lui-même ! Dieu tout entier, qui nous donne Jésus, Son Fils, qui est Lui aussi Dieu tout entier. Et Jésus vient comme un homme. Et Jésus qui est Dieu est un homme ! A la fois ! Il est Dieu et homme ! ce qui fait que moi, j’ai un cousin issu, issu, issu de germain, il s’appelle Jésus. Et il est aussi Dieu. Donc je suis membre de la famille de Dieu. Concrètement, réellement, matériellement… Et je suis invité, non seulement à être membre de sa famille matériellement, mais aussi en ouvrant mon cœur.

(Aux enfants) « Est-ce que vous voulez ouvrir votre cœur à Jésus ? (Les enfants en chœur) – Oui. – Est-ce que vous voulez recevoir le plus beau cadeau de Noël possible ? Le plus beau cadeau de Noël possible, c’est Jésus ! »

En fait, peut-être que vous allez recevoir des cadeaux aujourd’hui. Et demain… Je ne sais pas quand c’est prévu. Et ça, c’est bien. Vous penserez à dire « Merci ! » à ceux qui vous offrent tout cela… Mais, le plus important, le moment le plus important, c’est ce que l’on a fait au tout début de la messe. Vous ne m’avez pas vu parce qu’il y avait un peu trop de monde, mais je suis allé déposer Jésus à la crèche. Et de fait, la vraie crèche, la crèche la plus importante, c’est mon cœur. Et il faut que Jésus puisse s’installer en moi.

C’est ça la magie de Noël. C’est ça le mystère de Noël. Tout le reste, c’est commercial ! Il s’agit de laisser Dieu habiter en moi, pour que je puisse rayonner de Son amour, que je puisse me mettre au service de la joie et du bonheur de mes frères… y compris de ma belle-mère un peu pénible ! (Rires dans l’assemblée) – Je la referai… parce qu’elle marche chaque fois ! –

On va bientôt s’arrêter… Moi, ce que je vous invite à faire, – nous sommes très nombreux dans cette église… En fait, j’aimerais bien que l’on soit autant tous les dimanches… Appel… ! « N’hésitez pas ! Et à ce moment-là, je vous promets que l’on ajoutera des bancs, on agrandira l’église… pas de problème ! Et on aura chaud tout le temps… »

Le point, c’est que si nous voulons accueillir Dieu dans nos vies, il faut prendre un petit peu de temps avec Lui. Dieu, Il est là tout le temps. D’ailleurs, il y a une composition de fleurs qui est assez sympa, parce que c’est Dieu qui nous ouvre les bras. C’est Dieu qui nous ouvre les bras. Mais Lui, Il nous ouvre les bras tout le temps, et Il veut nous remplir de son Amour tout le temps. Il veut nous donner sa joie et son bonheur tout le temps. Et est-ce que nous, nous sommes en position d’écoute et de réception tout le temps ? … Moi, pas tout le temps… Mais il faut essayer ! Et il n’y a pas de mystère, si l’on veut être en relation avec quelqu’un, il faut écouter sa parole. Peut-être connaissez-vous ce petit livre que l’on appelle la Bible. On a le droit de l’ouvrir. On a le droit de l’ouvrir même tous les jours. Un petit bout… On a même des applications très bien sur internet, sur son téléphone, pour pouvoir ouvrir la Bible de temps en temps.

Ecouter sa parole… Qu’est-ce qu’Il a à nous dire Dieu ? Il nous dit essentiellement : « Je vous aime ! Je t’aime, toi ! Tu es une perle précieuse à mes yeux. Et je te confie celui qui est là, près de toi, car lui aussi, c’est une perle précieuse à mes yeux ». Et si chacun de nous décide de prendre soin de celui qui est là, près de lui, le monde ira mieux. Alors, oui, vraiment, le prince de la paix, -c’est son titre -, le Prince de la paix régnera dans notre cœur, dans nos familles, dans notre société tout entière, dans notre monde. Mais pour cela, il faut que je décide de l’accueillir et de le laisser rentrer dans mon cœur.

Voilà ! Les enfants du premier rang ont décroché, donc on va s’arrêter.

Nous poursuivons la célébration de la messe. La Messe, c’est vraiment Dieu qui se donne à nouveau. En fait, chaque fois que l’on a la Messe, c’est Noël à nouveau. Parce que Jésus vient ! Il est venu il y a 2 000 ans sous l’apparence très humble d’un petit enfant, et à chaque messe, il vient sous l’apparence très humble d’un petit morceau de pain. Et c’est Dieu tout entier qui vient. Alors accueillons-le !